Feu vert définitif pour le gazoduc Nord Stream

Mika Seppälä a vécu la semaine dernière des heures difficiles. Le directeur de l'agence environnementale du sud de la Finlande se savait observé de tous, du Kremlin jusqu'à la chancellerie allemande. Après avoir obtenu l'autorisation de tous les pays riverains (Allemagne, Suède, Russie, Danemark, Finlande), le projet de gazoduc Nord Stream, qui doit relier la Russie directement à l'Allemagne par la mer Baltique, n'attendait plus qu'une seule décision : la sienne. Renforçant encore la pression, Vladimir Poutine, qui tient beaucoup au projet, a même fait le déplacement à Helsinki la semaine dernière pour une conférence sur la mer Baltique.Cet expert finlandais, avec son air d'un professeur d'université peu habitué aux présentations, a finalement rendu son verdict vendredi : le projet Nord Stream ne pose pas de problèmes environnementaux près de son pays. Le gazoduc obtient ainsi le dernier feu vert dont il avait besoin. « Cela nous permet de commencer la construction dès le mois d'avril », affirme Sebastian Sass, porte-parole de Nord Stream. Le coût total du chantier est évalué à 7,4 milliards d'euros : le premier tuyau devrait être opérationnel dès 2011, le second suivra en 2012. Ils exporteront 55 millions de mètres cubes de gaz par an en provenance de nouveaux gisements au nord de la Russie, soit l'équivalent de 10 % de la consommation d'Europe occidentale. Nord Stream est une entreprise propriété du russe Gazprom à 51 %, des allemands E.ON et BASF à 20 % chacun, et du néerlandais Gasunie, à 9 %. Des négociations sont aussi en cours pour faire entrer GDF Suez au capital.Le projet a un retentissement géopolitique énorme. Le gazoduc permettra de contourner la Biélorussie et l'Ukraine, deux pays de transit actuellement. En posant les tuyaux au fond de la mer, il évite aussi les pays Baltes, qui espéraient gagner ainsi un pouvoir d'influence sur la Russie. Le tracé du gazoduc évite d'ailleurs soigneusement la zone économique de ces trois petits pays, préférant passer plus au nord. Le Premier ministre estonien, Andrus Ansip, lui aussi à Helsinki la semaine passée, ne cachait pas son agacement : « Nous avons des doutes géopolitiques sur ce projet. » Mais le dirigeant balte préfère concentrer ses arguments sur les dangers de la pollution des travaux. « Il y a encore beaucoup de questions auxquelles nous n'avons pas eu de réponse sur ce sujet. »enquête judiciaireL'association WWF va dans le même sens. Elle vient d'exiger la mise en route d'une enquête judiciaire, centrée sur l'Allemagne, afin d'obtenir que Nord Stream verse des compensations supplémentaires aux zones touchées. L'ONG spécialisée dans les questions environnementales s'inquiète en outre de l'incroyable travail de déminage nécessité par le chantier (voir ci-contre).Les visées judiciaires de WWF sont-ils de nature à ralentir les travaux ? Oui, estime WWF. Non, réplique Nord Stream : « La décision de la justice n'est pas suspensive, et les travaux vont de toute façon débuter en Suède », explique Sebastian Sass. La construction de Nord Stream est désormais une certitude. n le premier tuyau sera opérationnel en 2011 et le second en 2012. Ils exporteront 55 millions de mètres cubes de gaz par an.
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