Le charbon australien panse ses plaies après les inondations

Alors que la demande de charbon devrait grimper de 8 % à 438 millions de tonnes en Asie cette année, pour atteindre un niveau record selon la Société Généralecute; Générale, les prix du combustible risquent aussi de bondir sur la zone. Le charbon se traite déjà nettement plus cher (127 dollars) à Newcastle, principal port charbonnier sur la côte est de l'Australie, qu'en Europe (118 dollars). Ce qui s'explique par les inondations qui ont dévasté ces dernières semaines le Queensland, dont les principaux bassins houillers assurent chaque année 56 % de la production et 62 % des exportations de charbon du pays. Après avoir déjà perdu plus de 1,5 milliard d'euros depuis la mi-décembre, le secteur pourrait devoir mettre une croix sur plus de 6 milliards d'euros supplémentaires dans les prochains mois. La production annuelle de la région est en effet prévue pour baisser de plus de 40 % d'ici à juin prochain, avec une perte estimée à 51 millions de tonnes. Selon le ministre fédéral des Ressources minières, Martin Ferguson, « plus de 80 % des 57 gisements charbonniers du Queensland sont toujours dans l'impossibilité de produire ». Le port de Dalrymple Bay a vu ses volumes d'exportation baisser de 35 % depuis décembre, pendant que celui de Gladstone vient juste de reprendre du service après plusieurs semaines d'arrêt. L'Association des producteurs australiens qui encaisse chaque jour 6,5 millions d'euros de royalties grâce à son charbon, devrait voir ce montant baisser d'un bon tiers pendant la remise en route des différents gisements, prévue pour durer « au moins jusqu'à la fin de l'année », selon un porte-parole de BHP-Billiton, voire « plus de deux ans », selon Gary Doran, analyste chez Deloitte.Redémarrer des gisementsLes compagnies minières, qui cette semaine ont annoncé des baisses de productions comprises entre 15 et 30 % sur le dernier trimestre 2010, vont également devoir débourser plus de 2 milliards d'euros pour remettre leurs puits en état. Au point que certains géants comme Xstrata, BHP ou Rio Tinto commencent à regarder un peu plus au sud. « Plusieurs compagnies réfléchissent à transférer une partie de leurs équipes dans les bassins des Nouvelles Galles du Sud pour soutenir la production existante ou pour redémarrer des gisements jusqu'alors abandonnés », constate Gary Doran. Olivier Casl
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