Les valeurs foncières sont appelées à prendre du poids

Petites foncières deviendront grandes. Telle est la certitude d'Alain Bokobza, responsable de la stratégie d'investissement paneuropéenne chez Société Généralecute; Générale. Le poids des valeurs foncières dans les indices boursiers mondiaux, qui se limite actuellement à 2,1 % en moyenne, « devrait augmenter au cours des prochaines années », estime l'expert.Et ce, pour trois raisons principales. À commencer par la tendance croissante des entreprises et des États à externaliser leur patrimoine immobilier au sein de foncières cotées afin d'engranger des liquidités et, pour les entreprises, de se recentrer sur le coeur de métier et de bénéficier d'une meilleure valorisation en Bourse. C'est pour cette dernière raison que les fonds d'investissement Colony Capital et Groupe Arnault, les principaux actionnaires de Carrefour, pressent depuis près de trois ans le distributeur d'introduire son immobilier en Bourse. Son concurrent Casino est passé à l'acte en 2005, via la mise sur le marché de Mercialys, la foncière regroupant les galeries commerciales du groupe stéphanois. Du côté des États, endettés jusqu'au cou pour beaucoup, Alain Bokobza souligne qu'aux États-Unis, des bâtiments publics comme les murs des prisons sont cotés en Bourse, au travers de foncières spécialisées. « Cela pourrait donner des idées à l'État français », souffle le stratège.Le deuxième élément qui devrait permettre aux foncières de peser plus lourd sur les marchés actions réside dans les perspectives de concentration du secteur, ce qui engendrera des acteurs de plus grande taille. « Avec des marchés émergents qui se paient deux fois leur actif net, alors que ce multiple se limite à 1 et à 1,5 dans le cas de l'Europe et des États-Unis, des opérations comme celle du rachat du sidérurgiste européen Arcelor par l'indien Mittal sont tout à fait envisageables dans le secteur des foncières », assure Alain Bokobza. Mais la consolidation pourrait également s'effectuer des pays matures vers l'Asie, les foncières asiatiques, à la différence de celles des autres pays émergents, présentant des valorisations attrayantes par rapport à leur rentabilité. Elles se paient en moyenne 1,2 fois leur actif net et dégagent une rentabilité des capitaux propres (résultat net sur fonds propres) de 6 %, selon Société Généralecute; Générale. corrélée aux actionsAlors que les foncières américaines se traitent sur la base d'un multiple de 1,8, pour une rentabilité des capitaux propres limitée à 4 %. Ces dernières pourraient donc être tentées d'aller chercher de la croissance en Asie, à bon prix, au moyen d'acquisitions. Enfin, le poids des foncières dans les indices boursiers pourrait d'autant plus augmenter que l'évolution de ces valeurs est étroitement corrélée à celle des marchés actions et des prix de l'immobilier, ajoute Alain Bokobza. Reste que, pour l'heure, l'évolution de la Bourse comme celle de l'immobilier, en très timide redressement, est particulièrement difficile à prédire.
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