Cinq candidats surprise au rachat de KBL

C'est une transaction pleine de surprises. Décidée sous la pression de Bruxelles dans le cadre du plan d'aides d'Etat, la cession de KBL European Private Bankers (KBL EPB), l'activité de banque privée du groupe financier belge KBC, prend une tournure exotique. Il y a un mois, une dizaine de candidats avait proposé une offre non-engageante pour cette société de droit luxembourgeois. A ce jour, cinq ont été retenues pour approfondir l'étude du projet. Tous ont proposé un prix supérieur à 1,5 milliard d'euros pour cet établissement, qui gère 47 milliards d'euros d'actifs. Parmi eux, deux candidats des pays émergents ont créé la surprise. Selon nos informations, il s'agit de la banque brésilienne Safra et de la société familiale d'investissement indienne, Hinduja. Aussi, les Italiens Agnelli, regroupés dans leur holding Exor, ont fait irruption dans la transaction. En outre, le fonds d'investissement américain KKR s'est allié à Luxempart, un holding détenu par une compagnie d'assurances luxembourgeoise, Le Foyer. Enfin, le dernier candidat est Julius Baer, qui est le seul représentant de la banque privée suisse. Parmi les grandes banques du Vieux Continent qui concourraient, comme Santander, Barclays, Credit Suisse, Société Généralecute; Générale ou Crédit Agricolegricole, aucune n'a donc été retenue. Pour le moment, les cinq candidats passent au crible les comptes et rencontrent les dirigeants de KBL. Ils doivent remettre leurs offres fermes pour le 9 avril prochain.safra bien placéePour le moment, la banque brésilienne Safra semble bien placée. En plus d'avoir de gros moyens financiers, elle ferait de KBL sa plate-forme européenne, en dehors de la Suisse, ce qui plait particulièrement aux dirigeants qui souhaitent conserver une certaine indépendance. Deuxième candidat sérieux, la famille Agnelli, à travers de sa société Exor, cotée au Luxembourg, mise sur la banque privée. Les Agnelli avaient déjà étudié le rachat de Fideuram, la banque privée d'Intesa Sanpaolo il y a un peu plus d'un an. Les trois autres candidats semblent moins bien lotis. L'indien Hinduja est encore méconnu en Europe même s'il vient de racheter Banca Commerciale Lugano il y a un mois. De son côté, le fonds KKR ne semble pas avoir convaincu le régulateur luxembourgeois. Ce dernier serait réticent à confier la gestion d'une banque à un fonds, même si KKR est allié à un acteur local qui resterait toutefois minoritaire. Enfin, Julius Baer est le véritable spécialiste de la banque privée et a affiché ces derniers temps de grandes ambitions de croissance externe. Le 3 mars, son directeur général, Boris Collardi, s'était dit « prêt à réaliser des acquisitions à tout moment ». Pour la banque suisse, « une telle opération ferait sens », juge un connaisseur du marché. « Sa direction cherche à se développer sur les marchés onshore [avec la clientèle locale, Ndlr] afin de compenser les sorties de capitaux dues à l'affaiblissement de la place helvétique. » Seul hic, la direction de KBL n'est pas favorable à cette solution, car elle l'obligerait à passer sous le pavillon de Julius Baer. En janvier dernier, la banque suisse avait déjà racheté les activités helvétiques de gestion privée du néerlandais ING pour 343 millions d'euros. n1,5 milliard d'euros : c'est le prix minimum proposé par les cinq candidats au rachat de KBL EPB.

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