Les stratégies dans le non-coté divisent les banques

Après plus de deux ans de crise, les banques d'affaires s'interrogent de nouveau sur leur stratégie dans l'investissement. La française Rothschild vient d'accélérer la cadence en levant pour la première fois de l'argent auprès de tiers. La banque d'affaires boucle ce mardi un fonds de 585 millions d'euros, soit 17% de plus que les 500 millions d'euros visés au départ. Elle investira à chaque fois entre 20 et 50 millions d'euros pour des participations exclusivement minoritaires comprises entre 10 % et 49 %. « Nous resterons minoritaires car nous voulons montrer à nos partenaires investisseurs et clients que nous ne sommes pas leurs concurrents » précise Marc-Olivier Laurent, associé chez Rothschild qui dirigera ce fonds. Au-delà, cette nouvelle activité permettra aussi d'aligner les intérêts de la famille et des investisseurs externes (voir graphique). conseil et investissementAlors que Paris-Orléans réalisait des petits investissements depuis vingt ans, ce fonds illustre le changement de dimension du groupe depuis qu'il a unifié les intérêts des familles françaises et britanniques il y a deux ans. « Ce fonds est aussi un outil important d'intéressement pour les cadres dirigeants d'un groupe familial privé comme le nôtre dont les revenus de banque d'affaires sont volatils », ajoute Marc-Olivier Laurent. C'est également le constat qu'a fait la boutique Bucéphale qui prévoit d'imiter, plus modestement, Rothschild. Ces banques d'affaires tentent de recréer le modèle des « merchant banks » des années 80 qui alliaient conseil et investissement. Goldman Sachs dispose d'un gigantesque fonds d'investissement de 20 milliards de dollars mais réalise des placements majoritaires qui créent parfois des conflits d'intérêt avec son activité de conseil. Mais depuis quelques années, certaines banques d'affaires ont choisi d'abandonner ce modèle. Lazard, qui a longtemps investi au travers de Fonds Partenaires, a stoppé ce métier depuis qu'elle est cotée en Bourse à New York et dispose désormais d'actions pour rémunérer ses banquiers. De son côté, l'italienne Banca Leonardo vient de renoncer à son activité d'investissement qu'elle avait lancé en 2007, au plus haut du marché et juste avant la crise. Une décision que la banque d'affaires créée par Gerardo Braggiotti regrettera peut être alors que le marché est au plus bas. Surtout, ce dernier semble reprendre doucement mais sûrement avec un retour des banques sur le marché de la dette. Rothschild a compris que la période était bonne pour investir. M. Pe.
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