Le missilier MBDA, laboratoire d'essai pour une nouvelle coopération dans la défense

Le missilier européen MBDA, qui fête ses dix ans cette année, est aujourd'hui un laboratoire grandeur nature pour la France et la Grande-Bretagne dans le domaine de la défense à travers son projet « One MBDA ». Objectif, développer des coopérations entre les deux pays dans le cadre « d'une dépendance mutuelle acceptée et organisée au plus haut niveau politique », a expliqué mardi le PDG de MBDA, Antoine Bouvier. Clairement, c'est un nouveau souffle dans l'intégration de l'industrie d'armement au niveau européen. À la condition d'une convergence en amont des besoins opérationnels des armées françaises et britanniques. « Ce sera le cas », assure-t-il. À voir sur la durée.Pour l'heure, la contraction des budgets de défense nationaux donne un certain crédit à ce projet inédit et intéressant pour la construction d'une Europe de la défense aussi bien dans le domaine industriel qu'opérationnel. « Les deux pays s'engagent sur le long terme dans la filière missilière, mais il faut sécuriser juridiquement cette dépendance mutuelle car la France et la Grande-Bretagne prennent le risque de se placer dans ce cadre-là », précise le PDG de MBDA. Cela passera par un Traité entre les deux pays, qui pourraient être signés à l'horizon « 2013 ou 2014 », estime-t-il. Et de s'enthousiasmer d'être un laboratoire d'essai pour d'autres marchés de la défense. Sans détailler le projet, qui est encore en discussion au niveau des directions générales de l'armement, « One MBDA » passe par « des objectifs partagés en matière de recherche et développement, de politique produits, de volume de crédits, de soutien à l'export et de coopération en matière de souveraineté ».Le projet franco-britannique « One MBDA » est-il compatible avec l'une des sociétés les plus intégrées au niveau européen (France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne et bientôt Espagne) ? « Oui, ce projet n'est pas un obstacle à une vision européenne, mais un pas de plus », rétorque Antoine Bouvier, dont le groupe représente 70 % des capacités industrielles européennes. « L'Espagne doit être notre cinquième pays domestique, précise-t-il. Nous avons déjà identifié des partenaires industriels et des programmes. » Ainsi, l'Espagne a signé l'an dernier l'acquisition d'un petit lot de missiles air-air longue portée Meteor. Ce qui ne va pas consoler Antoine Bouvier, qui a vécu une année 2010 « frustrante » en matière de grand export, vital pour le « business model » de MBDA. Il n'a représenté que 700 millions d'euros en 2010 sur 2,2 milliards de commandes (31 %). Michel Cabirol
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