Le gouvernement exclut tout virage « social » postrégionales

Le scénario de 2004 va-t-il se répéter ? Après une lourde défaite aux régionales, la majorité, conduite par l'UMP avait infléchi sa politique économique. Face à la sanction infligée par l'électorat populaire, il avait opéré un véritable virage social. Notamment en matière de politique de l'emploi : alors que la priorité était donnée à l'emploi marchand, au détriment des emplois aidés, largement subventionnés, le gouvernement Raffarin avait subitement décidé de relancer ces derniers, à travers le plan de cohésion sociale, confié au nouveau ministre en charge du dossier, Jean-Louis Borloo.« Protection »Il n'en sera rien en 2010, assurent les sources gouvernementales. Un expert résume la position de l'éxécutif : « Il n'y a pas de réflexion sur un virage social que devrait prendre la politique du gouvernement, comme ce fut le cas après 2004. » Et de souligner que « la politique menée ces dernières années a même été très protectrice, qu'elle a amorti les chocs liés à la crise comme en atteste la progression du pouvoir d'achat en 2009 ». Il est vrai que, face à la crise, le gouvernement a multiplié en 2009 les dispostifs en faveur de l'embauche ? système zéro charge pour les TPE ?, les interventions sociales, et augmenté les crédits en faveur de l'emploi aidé.Au sein de la majorité, cette analyse fait consensus. Mais cela n'empêche pas les élus de demander des inflexions. Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, souligne que, « dans son entretien au Figaro, le chef de l'état a fait une ouverture bienvenue en évoquant l'idée d'évaluer les politiques conduites depuis le début du quinquennat ». Or « l'évaluation sous entend la possibilité d'améliorer les choses. Je considère que le débat devra être très libre et très ouvert lors de cette évaluation », Sur son blog, l'ancien Premier ministre Alain Juppé appelle, lui, à une « réflexion sur le rythme des réformes » et plaide pour « un réexamen de notre système fiscal ». Président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, Pierre Méhaignerie abonde dans ce sens. S'il juge nécesaire de « relativiser l'échec de la majorité au premier tour, compte tenu du contexte de crise, et de la difficulté inhérente aux élections de mi-mandat », il souligne qu'« il existe une inquiétude ». En milieu rural, « elle est liée à la crise dans l'agriculture ». Mais le monde ouvrier a aussi ses préoccupations. Que faut-il faire ? Prendre en compte la situation des couches populaires dans les réformes à venir. « à propos de la retraite à 60 ans, il faut absolument sécuriser les ouvriers, et ceux qui exercent des métiers pénibles, sur la possibilité de partir à cet âge », souligne le vice-président de l'UMP. « C'est une question d'efficacité ? on manquera bientôt de bras ? et, bien sûr, de justice ». S'agissant de la taxe carbone, « je ne la voterai pas s'il s'agit d'une usine à gaz », dit l'élu. « Les Français ont compris les évolutions nécessaires en faveur de l'environnement. Ils adaptent déjà leurs comportements. Faut-il ajouter une taxe carbone ? Oui, seulement si les autres pays européens la mettent en place. »
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