Le gouvernement temporise sur la réforme des hôpitaux de Paris

Est-ce un avant goût dans la pause dans les réformes promise par Nicolas Sarkozy pour la mi-2011 ? En tout cas, le plan stratégique de réorganisation de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) que sa direction espérait mettre en oeuvre avant l'été, attendra des jours meilleurs, même s'il n'est pas officiellement question d'ajournement. Aucun objectif de réduction d'effectifs n'est plus à l'ordre du jour, confie-t-on dans l'entourage de Roselyne Bachelot, alors que la direction de l'AP-HP avait avancé en décembre le chiffre de plus de 4.000 suppressions de postes en trois ans, dont plus de la moitié touchant les personnels médicaux. La seule contrainte assignée désormais à la direction de l'AP-HP par sa tutelle est de revenir à l'équilibre budgétaire fin 2012 alors que les Hôpitaux de Paris ont accumulé 100 millions de déficit en 2009 (pour un budget de 7 milliards). Sous la pression de l'Elysée, le cabinet du ministre de la Santé a sommé Benoit Leclecq, le directeur général du premier groupe hospitalier européen (avec 72.000 salariés et 37 établissements) de revoir sa copie. Et surtout d'engager une véritable concertation avec les syndicats de personnels et le corps médical avant d'annoncer quoi que ce soit, en particulier des regroupements d'établissements...Il semble même que le limogeage du patron de l'AP ait été envisagé à l'Elysée en fin de semaine. La présidence a en effet moyennement apprécié l'occupation, vendredi, du siège de l'AP-HP, avenue Victoria à Paris, par plusieurs centaines de syndicalistes à la veille du premier tour des régionales...Il faut dire que depuis le début de la campagne électorale, la gauche francilienne s'est emparée du plan stratégique de Benoit Leclercq pour dénoncer visiblement avec succès les fermetures d'hôpitaux et les suppressions de postes. De quoi compliquer un peu plus encore la tâche de Valérie Pécresse face à Jean-Paul Huchon. situation inconfortableLa candidate UMP, visiblement génée par le dossier de l'AP-HP, avait d'ailleurs été contrainte d'annoncer durant la campagne avoir obtenu l'ajournement de toute décision jusqu'en juin. Ce qui a fait dire à la gauche que le gouvernement attendait en fait le lendemain des régionales pour décider les suppressions de postes. Assuré de demeurer encore à son poste, Benoit Leclerq se retrouve dans une situation inconfortable. Pour respecter la promesse présidentielle de voir les hôpitaux à l'équilbre financier en 2012, il doit trouver 100 millions d'euros d'économies par an sans créer de gros remous sociaux. L'homéopatie suffira-t-elle ? n
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