La loi Tepa a donné des ailes aux épargnants

En 2009, près de 150.000 particuliers ont placé une partie de leurs économies dans des PME non cotées. Bien sûr, parmi eux, on dénombre environ 4.000 « business angels » (lire ci-dessous), qui ont fait de cet investissement une activité à part entière. Et quelques autres milliers d'épargnants ayant misé un peu d'argent pour donner un coup de pouce à un proche ayant monté sa société. La grande majorité des investisseurs ont laissé à des professionnels, via des fonds, le soin d'investir à leur place.Le nombre de ces véhicules d'investissement a explosé, passant de 137 en 1990 à près de... 1.000 en 2008, pour des encours de 32 milliards d'euros, selon l'AMF. En moyenne, chaque épargnant y a placé 6.650 euros en 2009, pour un montant total de 989 millions d'euros, d'après les dernières statistiques de l'AFG (Association française de la gestion financière).Cet engouement pour l'investissement dans des sociétés non cotées doit beaucoup à l'adoption de la loi Tepa (travail, emploi et pouvoir d'achat) en 2007. Auparavant, le seul avantage fiscal consistait à déduire 25 % des montants investis dans des jeunes pousses. Depuis, la carotte fiscale s'est considérablement améliorée. Les assujettis à l'ISF peuvent désormais réduire leur impôt de 75 % des sommes investies en direct (ou via un holding) et 50 % s'ils passent par un fonds. La réduction étant plafonnée à 20.000 euros par an.La typologie des PME choisies dépend de la catégorie de fonds choisis. Pour faire simple, les FCPI (fonds communs de placement à l'innovation) privilégient les start-up, les FCPR (fonds communs de placement à risque) les PME plus traditionnelles, avec plus d'ancienneté alors que les FIP (fonds d'investissement de proximité), créés en 2003, se focalisent sur des PME régionales. Les FCPI sont donc plus risqués, mais peuvent s'avérer beaucoup plus rentables si les gérants misent sur les bons chevaux.L'engouement est-il durable ? Rien n'est moins sûr. D'abord parce que ce type d'investissement est risqué. Flairant l'effet d'aubaine, les sociétés de gestion se sont multipliées dans le secteur depuis la loi Tepa. Or, depuis cette année, les fonds ne disposent plus de trente mois pour investir les sommes confiées par les épargnants mais de seize mois, voire six mois maximum. Plus d'acteurs, moins de temps... le tamis dans lequel passent les sociétés risque d'être plus large qu'auparavant. Ensuite, le dispositif FIP-FCPI arrive à échéance fin 2010, à l'heure où le gouvernement réfléchit à réduire le nombre de niches fiscales. L'association du capital-investissement, l'Afic, planche déjà sur des améliorations qui inciteraient le gouvernement à le prolonger malgré tout. Alexandre Phalippou
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