Ségolène Royal et les sinistrés de Xynthia font reculer le gouvernement

Un mois seulement après sa réélection en Poitou-Charentes, Ségolène Royal est repartie à l'assaut. Si l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 continue de se tenir à l'écart des débats nationaux, elle mène dans sa région la bataille pour la voiture électrique d'Heuliez et vient d'apporter un soutien remarqué à la fronde des sinistrés de la tempête Xynthia contre la destruction programmée de leurs habitations sur le littoral charentais. L'annonce, le 7 avril, de la destruction de 1.510 maisons désormais situées dans des « zones noires » délimitées par l'Etat en Vendée et en Charente-Maritime a mis le feu aux poudres. Vêtue d'un coupe-vent rouge, Ségolène Royal s'est rendue mercredi à Bourcenfranc-le-Chapus, une commune de Charente-Maritime. Et, dans une lettre ouverte adressée à Nicolas Sarkozy et François Fillon, la présidente de Poitou-Charentes, les représentants de 33 communes et neuf associations de défense des victimes de la tempête du 28 février ont demandé « la suspension du zonage et l'ouverture immédiate et d'une concertation des maires et des associations avant un nouveau zonage sur la base d'une expertise contradictoire non contestée ». Ils ont aussi exigé « le déblocage immédiat des fonds promis » par le gouvernement et l'engagement d'un plan d'urgence « des travaux sur les digues ». Une manifestation a eu lieu mercredi à La Rochelle, aux cris de « Xynthia nous a touchés, l'Etat veut nous couler ». Et le préfet de Charente-Maritime a dû annuler une réunion d'information avec des sinistrés de Xynthia, devant le risque d'incidents.« un malentendu »Du coup, l'Elysée et Matignon ont dépêché jeudi matin en urgence le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, accompagné des secrétaires d'Etat au Logement et à l'Ecologie, Benoist Apparu et Chantal Jouanno, et du président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, également secrétaire d'Etat aux Transports. Jean-Louis Borloo a immédiatement affirmé qu'il y avait eu « un malentendu » et que les « zones noires » étaient des « zones de solidarité et de rachat et pas des zones de destruction massive ». « Il faut que l'Etat garantisse la valeur des biens et s'engage à un rachat amiable et après, parcelle par parcelle, maison par maison, là où il y a un risque avéré, on regardera ensemble les procédures habituelles et de droit commun », a-t-il souligné, laissant entendre que des aménagements étaient donc possibles. De son côté, le président du Sénat, Gérard Larcher, a fait valoir que les sinistrés de Xynthia disposaient de droits de recours contre la destruction de leurs habitations. « Il faut cesser d'alarmer. Les bulldozers ne vont pas arriver », a-t-il expliqué sur Canal Plus. Hélène Fontanaud
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