La SEC veut pister les acteurs

La Securities & Exchange Commission, le régulateur des marchés américains, a trouvé un compromis entre l'exigence qui lui est faite de suivre le rythme des innovations sur les marchés (aussi bien les produits que les pratiques) et la critique exprimée par certains parlementaires d'une régulation décidée à chaud avec ce qu'elle contient d'émotionnel. Mercredi, ses cinq commissaires ont voté à l'unanimité le principe d'un système de traçabilité des transactions pour les intervenants les plus importants sur le marché américain. Les opérateurs à haute fréquence sont ici particulièrement visés. Mi-janvier, Mary Schapiro, la présidente de la SEC, avait lancé une consultation pour tenter de mieux comprendre la pratique et l'impact pour le marché de la négociation à haute fréquence. Permise par des technologies de plus en plus rapides et réalisée à des fins de tenue de marché ou d'arbitrage, celle-ci représenterait plus de 60 % des volumes de transactions.un seuil à 2 millions d'actionsTrès concrètement, si la mesure est effectivement adoptée après la période de consultation qui s'ouvre maintenant, tout participant de marché (individu ou société) devra se déclarer au régulateur dès lors qu'il atteint un certain seuil d'activité. La SEC a fixé ce seuil à 2 millions d'actions ou l'équivalent de 20 millions de dollars de transactions par jour. Soit 20 millions de titres ou 200 millions de dollars par mois. Le participant se verra alors attribuer un identifiant propre qui permettra de marquer toutes ses transactions. À destination toutefois du seul régulateur. Il n'est pas question de révéler au grand jour la stratégie de tel ou tel intervenant. Mais la SEC pourra « reconstruire l'activité de march頻, conduire ses propres analyses et, le cas échéant, détecter les éventuels abus de marché, a expliqué Mary Schapiro. Et pour éviter tout contournement, les intermédiaires auront la charge de surveiller si leurs clients tombent dans ce cadre. Par ailleurs, le gendarme de la Bourse a pris des mesures sur le marché des options, dont la limitation à 0,30 dollar par contrat de la commission d'exécution par une Bourse pour les ordres dits actifs, c'est-à-dire ceux venant puiser dans le carnet d'ordres le meilleur prix à l'achat ou à la vente. Car si une Bourse affiche à un instant T ce meilleur prix sur une option, une commission d'exécution trop élevée (puisqu'elle n'entre pas dans ce prix diffusé) peut tromper l'investisseur sur le lieu réel du meilleur prix offert sur l'ensemble des huit marchés américains. La SEC répond ici à une requête de Citadel Investment Group déposée en juillet 2008. nphoto boss sec
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