Les entreprises font moins appel aux marchés actions pour se refinancer

L'époque où, pris dans le tourbillon de la crise, les groupes cotés cherchaient coûte que coûte à récolter des fonds en émettant des actions, souvent à des prix bradés, est révolue. D'après Laurent Morel, responsable de l'activité Equity Capital Market à la Société Généralecute; Générale, le montant des augmentations de capital a atteint 6,8 milliards de dollars dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) au premier trimestre. C'est 7,13 milliards de dollars de moins que l'ensemble des sommes recueillies l'an passé à la même époque. Parmi les sociétés ayant levé le plus d'argent, on retrouve UniCredit (4 milliards d'euros) ou encore Continental (1,1 milliard d'euros). « L'activité des marchés de capitaux en actions est aujourd'hui davantage animée par la reprise des introductions en Bourse et les cessions de blocs comme pour Legrand, Suez Environnement, Faurecia ou encore Ipsen, que par des augmentations de capital », glisse Laurent Morel. À cela plusieurs raisons. D'une manière générale, les entreprises ont sensiblement renforcé leur bilan et manifestent moins de besoins de refinancement qu'il y a un an. Le cas échéant, elles privilégient le recours au marché obligataire, moins coûteux après le net resserrement des primes de crédit. Sachant que, selon Laurent Morel, les sociétés se montrent, de nouveau, très sensibles aux problématiques de dilution entraînée par les augmentations de capital. En revanche, elles conservent tout leur intérêt lorsqu'il s'agit de financer des opérations de croissance externe. Avec la crise, l'activation du levier de la dette dans le cadre d'acquisitions a été restreint alors que l'apport en capitaux propres exigé lors des montages est devenu beaucoup plus important. Ainsi, la majorité des projets de levées de fonds sont destinés à couvrir des opérations de rapprochements. Volkswagen, qui vient de mobiliser 4,1 milliards d'euros pour finaliser le rachat de Porsche, en est un bon exemple. Tout comme l'annonce par Prudential de son intention de faire appel au marché à hauteur de 21 milliards de dollars pour mettre la main sur les activités asiatiques de AIG. De son côté, Laurent Morel voit dans la reprise des fusions-acquisitions le principal moteur des augmentations de capital dans les prochains mois. Et cela alors que, d'après une étude de Ernst & Young datée de ce jeudi et réalisée auprès de 800 cadres dirigeants à travers le monde, 57 % des sondés envisagent de procéder à une acquisition cette année contre 33 % il y a six mois.Fabio Marquettyla majorité des projets de levées de fonds sont destinés à couvrir des opérations de rapprochements.
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