Emmanuel Hoog veut « construire un modèle nouveau » pour l'AFP

Au conseil de l'Agence France Presse (AFP), l'Elysée a mieux réussi à imposer son choix qu'à France Télévisions mardi. Le candidat de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Hoog, haut fonctionnaire et président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) depuis 2001, a été élu jeudi à la tête de l'AFP. Il succède à Pierre Louette, démissionnaire, qui a rejoint France Télécome;lécom. Les deux autres candidats étaient Philippe Micouleau, ancien PDG de L'Agefi, et Louis Dreyfus, ex-directeur général du « Nouvel Observateur ». Emmannuel Hoog a été élu en un temps record et dans un fauteuil par 12 voix pour et trois bulletins blancs. Le Conseil d'administration promettait pourtant de s'éterniser vu la polémique qui a accompagné cette élection,Depuis deux mois que l'AFP recherche son président, le nom d'Emmanuel Hoog était régulièrement cité. Mais ce dernier répondait aux abonnés absents. Il est sorti du bois il y a seulement deux jours, et surtout après le processus de sélection et d'audition des autres candidats, provoquant l'ire de bon nombre d'administrateurs qui n'ont pas apprécié ces « méthodes de diva ». Emmanuel Hoog s'en est expliqué hier devant le conseil. Il lui était « impossible de se déclarer publiquement candidat à un poste comme celui de l'AFP alors qu'il était en train de négocier avec l'Etat le contrat d'objectifs et de moyens qui fixe le budget et la stratégie de l'entreprise publique et la convention collective de l'INA », a-t-il déclaré. Selon un observateur, il a attendu le feu vert de Nicolas Sarkozy car il n'était pas question pour lui de se présenter sans l'assurance d'être élu. Et il n'aurait accepté de postuler à l'AFP qu'après avoir compris qu'il n'était pas dans la liste du Château pour la présidence de France Télévisions. « Pas de stratégie préétablie » Selon les déclarations d'Emmanuel Hoog devant le Conseil et dont « La Tribune » a eu connaissance, il aurait admis ne « pas avoir de stratégie préétablie » pour l'Agence. « Mais la stratégie doit se définir rapidement, de l'intérieur de l'Agence et non de l'extérieur », s'est-il justifié. « Je ne suis pas dans une logique de réformateur mais dans une logique de constructeur. Je ne suis pas là pour réformer un modèle ancien mais pour construire un modèle nouveau ». Il a mis en avant « sa réussite dans la transformation technologique et dans la mutation professionnelle des personnels » de l'INA. Fils de conservateur de musées, énarque, Emmanuel Hoog est entré au ministère de la Culture dans l'orbite de Jack Lang. A l'INA, il a accéléré la numérisation des archives, leur mise en ligne, non seulement pour les professionnels mais pour le grand public nostalgique de la télévision. Mais ces derniers mois, il devait s'ennuyer, cumulant sa présidence et des missions sur le livre numérique, la musique en ligne... Le nouveau président de l'Agence va prendre connaissance très rapidement d'un rapport sur l'avenir de l'AFP demandé par le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, à cinq experts. Piloté par Henri Pigeat, ancien président de l'agence, ce rapport ne prévoit pas, selon nos informations (voir « La Tribune » du 25 février) de toucher au statut de l'AFP qui date de 1957.
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