Orange signe la paix des braves en Egypte

C'est l'effet Stéphane Richard. La rencontre entre le nouveau directeur général de France Télécome;lécom et le magnat égyptien Naguib Sawiris courant mars à Paris a été « décisive », reconnaît-on au siège de l'opérateur français. Après trois ans d'un bras de fer juridique et médiatique qui semblait sans issue, France Télécome;lécom est enfin parvenu à un accord qui mettra « un terme définitif au différend » qui l'opposait à Orascom Telecom, l'autre actionnaire historique de Mobinil, le premier opérateur mobile égyptien. Sur le papier, la répartition du capital et des droits de vote ne change pas et les deux parties ont obtenu ce qu'elles souhaitaient. France Télécome;lécom fait l'économie d'une OPA et d'un rachat des participations de Naguib Sawiris qui auraient pu lui coûter plus de 2 milliards d'euros, un processus finalement bloqué samedi par une décision d'un tribunal du Caire suspendant cette offre publique sur les minoritaires d'ECMS, l'entité cotée en Bourse de Mobinil. « Le nouveau pacte d'actionnaires fait disparaître tous les mécanismes épouvantables d'enchères prévus dans le précédent pour sortir un des deux actionnaires. Il met fin à toutes les querelles entre les deux groupes », explique Jean-Yves Larrouturou, le directeur général adjoint en charge de l'international chez France Télécome;lécom, de retour du Caire où il a présenté cet accord mercredi au ministre égyptien des Technologies. L'accord définitif et ses éléments financiers seront formellement signés et dévoilés sous un mois, pour une entrée en vigueur dans les trois mois. Ce nouveau pacte « clarifie le rôle de chacun, notamment en termes de consolidation », relève Jean-Yves Larrouturou, qui souligne que Mobinil est « notre première activité dans les pays émergents avec 25 millions de clients ». Ainsi, l'opérateur français intégrera dans ses comptes, non plus à 71,25 % (sa part dans la holding Mobinil) mais à 100 % la société, qui a réalisé 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2009 et environ 685 millions de résultat brut d'exploitation. La contribution de Mobinil augmentera donc de l'ordre de 400 millions dans le chiffre d'affaires de France Télécome;lécom et de 200 millions dans les bénéfices. Stéphane Richard a l'ambition de doubler l'activité de France Télécome;lécom dans les pays émergents dans les cinq ans. L'opérateur français « passe d'une situation de co-contrôle partagé avec Orascom Telecom à une situation de contrôle opérationnel unique » et ce « sans sortie de cash excessive », analysent les experts d'Oddo, qui évoquent des « compensations a priori raisonnables » consenties au milliardaire égyptien. France Télécome;lécom n'a révélé aucun montant. L'accord inclut le rachat du premier fournisseur d'accès à Internet égyptien, Linkdotnet, détenu par Orascom, qui permettra à Mobinil de devenir un opérateur convergent. « Nous partons pour un partenariat de long terme, avec une vision opérationnelle et un business plan communs », assure le directeur de l'international de France Télécome;lécom, au moment où Mobinil doit défendre son leadership.
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