Gaz de schiste : le débat n'est pas clos au Parti socialiste

Le député socialiste du Nord, Christian Bataille, a estimé lundi \"inouï\" que le pays vive sur des \"interdits de faire des expériences\" en matière de gaz de schiste, déclarant \"tomber de l\'armoire\" après les déclarations de l\'exécutif sur le sujet. \"Nous sommes au pays de Descartes, au pays de la science éclairée. Il est quand même inouï que l\'on vive aujourd\'hui sur des interdits de faire des expériences, des recherches sur les énergies qui peuvent être (contenues) dans le sous-sol\", a souligné sur Europe 1 le député, spécialisé dans les questions de l\'énergie.\"Je suis socialiste et je tombe un peu de l\'armoire quand j\'entends (Jean-Marc) Ayrault et (François) Hollande s\'engouffrer dans un discours environnementaliste anti-industriel. Et on ne peut pas avoir d\'industrie sans énergie\", a-t-il ajouté. \"On ne peut pas continuer à vivre politiquement avec un discours édénique des gens qui pensent que la France verte de demain peut être une France sans industrie\", a-t-il poursuivi. Christian Bataille est vice-président de l\'Office parlementaire d\'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst).Hollande exclut toute exploration du gaz de schiste Ses propos interviennent à la suite des mises au point de l\'exécutif sur le gaz de schiste, suscitées par les déclarations du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s\'est déclaré, à titre personnel, favorable à une exploitation \"écologique\" des gaz de schiste par une compagnie publique. Suite à ces propos, Jean-Marc Ayrault a assuré qu\'il était \"exclu d\'exploiter des gaz de schiste en France\" et que \"cette position serait évidemment maintenue\". Sur ce dossier comme sur d\'autres, a-t-il ajouté, \"il n\'y a qu\'une politique au gouvernement\".Le président Hollande a abondé dimanche lors de l\'interview traditionnel du Chef de l\'Etat le 14 juillet, en excluant toute exploration du gaz de schiste pendant sa présidence. \"Tant que je suis président, il n\'y aura pas d\'exploration de gaz de schiste\", a asséné François Hollande lors de l\'entretien accordé à TF1 et France 2 à l\'occasion de la fête nationale. \"C\'est quoi le gaz de schiste ? C\'est un eldorado, là, qu\'il suffirait de creuser\", a ironisé le chef de l\'État. Une loi de 2011 \"interdit l\'exploration du gaz de schiste sur la méthode de la fracturation hydraulique\", qui présente des \"risques\" pour les nappes phréatiques \"selon les techniques d\'aujourd\'hui\", a-t-il rappelé. \"On en voit un certain nombre de conséquences aux États-Unis\".Mettre fin à l\'ambiguïtéLe Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait déjà assuré jeudi qu\'il était \"exclu d\'exploiter des gaz de schiste aujourd\'hui en France\", des propos visant à rassurer les écologistes et à recadrer son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui avait évoqué mardi la perspective d\'une exploitation \"écologique\" des gaz de schiste. L\'engagement du chef de l\'État semble ainsi mettre fin à une ambiguïté qui accompagne les gouvernements successifs depuis deux ans, entourant les techniques d\'extraction de cette resssource.François Hollande avait annoncé en septembre l\'annulation de sept demandes de permis soupçonnés de viser ces hydrocarbures. Mais deux mois plus tard, il avait rappelé que la recherche de techniques de forage alternatives continuait et qu\'il \"prendr(ait) ses responsabilités\" si une nouvelle technologie apparaissait. Cette \"ambiguïté permanente\", pointée par l\'ex-ministre de l\'Écologie Delphine Batho, donnait des gages à tous ceux qui estimaient que la France n\'avait pas les moyens de se passer des gaz de schiste.Les écologistes satisfaitsLes propos tenus dimanche par François Hollande ont immédiatement été salués par les défenseurs de l\'environnement. \"On est satisfait qu\'il ferme la porte à l\'exploration et à l\'exploitation du gaz de schiste, quelle que soit la technique d\'extraction\", a expliqué à l\'AFP Anne Valette, chargée des questions climat à Greenpeace. François Hollande \"semble avoir compris que l\'enjeu derrière le schiste est avant tout un enjeu climatique, au-delà de la technique d\'extraction\", a-t-elle ajouté. \"C\'est une très bonne nouvelle de voir que le président de la République réaffirme son attachement à une loi qui interdit l\'exploration du gaz de schiste\", a déclaré à l\'AFP le porte-parole de France Nature Environnement (FNE), Benoît Hartmann.En juillet 2011, au terme de plusieurs mois de mobilisation dans toute la France, le Parlement avait adopté la loi Jacob interdisant la fracturation hydraulique, seule utilisée aujourd\'hui pour aller chercher les gaz et pétrole de schiste. Or, cette loi interdit de fait la recherche de ces hydrocarbures mais ne ferme aucunement la porte à une exploitation future avec d\'autres techniques. \"C\'est une excellente nouvelle\", a dit à l\'AFP la présidente du WWF (Fonds mondial pour la nature) France, Isabelle Autissier. \"On était inquiet, on sentait qu\'il y avait des pressions\", a-t-elle poursuivi. Pour le président de l\'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), Pierre Athanaze, \"on ne peut que saluer la détermination du président de la République\". \"Dans les Cévennes, où avaient été autorisées les premières explorations, il y a des villages absolument partout\", a-t-il rappelé.
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