Premières gardes à vue dans l'affaire Woerth-Bettencourt

L'affaire Woerth-Bettencourt a rebondi de manière spectaculaire jeudi, avec le placement en garde à vue du photographe François-Marie Banier et du gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréalcute;al, Patrice de Maistre. Deux autres personnes sont retenues dans les locaux parisiens de la Brigade financière pour une durée ne pouvant excéder 48 heures. Il s'agit de l'ancien avocat fiscaliste de Liliane Bettencourt, Fabrice Goguel, et du gérant de l'île d'Arros, Carlos Verajano. La procédure conduite par le procureur de Nanterre Philippe Courroye vise tous les faits apparus dans les enregistrements clandestins réalisés au domicile de la milliardaire entre mai 2009 et mai 2010. Ces écoutes pirates laissent en particulier supposer l'existence d'un blanchiment de fraude fiscale, via l'île des Seychelles, non déclarée au fisc, et la révélation de l'existence de deux comptes en Suisse détenus par Liliane Bettencourt.Personnage clé de l'affaire, Patrice de Maistre est très contesté par la fille de la milliardaire, Françoise Bettencourt-Meyers, qui a formulé une nouvelle demande de mise sous tutelle de sa mère. Mais c'est à lui que Liliane Bettencourt a confié mercredi soir l'organisation d'un « audit indépendant » des deux sociétés gérant sa fortune, Clymène et Téthys, et de la fondation L'Oréalcute;al.La brigade financière est également chargée d'examiner, dans le cadre de l'enquête, le possible conflit d'intérêt ou trafic d'influence d'Eric Woerth. Dans les enregistrements, Patrice de Maistre déclare notamment avoir embauché, fin 2007, Florence Woerth, à la demande de son mari, alors ministre du Budget.Le dossier professionnel de Florence Woerth, qui a démissionné de son emploi fin juin, a été saisi par la police. Eric Woerth et son épouse ont déjà demandé à être entendus par les enquêteurs, ce qui, dans le cas du ministre du Travail, ne peut être autorisé que par le conseil des ministres.Le feuilleton politico-judiciaire de l'été s'enrichit chaque jour de nouvelles révélations. Dans « Le Monde » daté de vendredi, deux témoins, une ancienne secrétaire et un ancien maître d'hôtel des Bettencourt, confirment les liens de leurs employeurs avec des responsables politiques, surtout de droite, et leur propension à financer ces derniers à grands renforts d'enveloppes de papier kraft remplies de liquidités. H. F. (avec agences)
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