Sur le plan industriel, le match France-Allemagne est joué d'avance. Grâce à ses exportations et à ses entreprises spécialisées dans des secteurs porteurs, le voisin allemand devance largement la France. L'indice de production industrielle souligne le grand écart entre les deux pays?: l'indice allemand se situe à 110,3 tandis que la France n'est qu'à 91,4 (indice 100 en 2005, chiffres Destatis et Insee de juin 2010). « Une situation qui ne date pas d'hier, rappelle Alexander Law, chef économiste à l'institut Xerfi. L'industrie allemande est tournée vers les exportations et bénéficie des mesures de l'Agenda 2010 [réformes votées en 2003 et 2005] qui ont allégé le coût du travail. »« Extrême fragilit頻Les raisons de l'avance allemande sont donc structurelles. Mais la distance se creuse avec la reprise du commerce mondial. « L'industrie allemande profite largement du rebond des exportations et de la reprise chinoise », explique Catherine Stephan, économiste spécialiste de l'Allemagne chez BNP Paribas. Spécialisée dans les biens d'équipement et les biens intermédiaires, l'industrie allemande surfe sur des secteurs porteurs qui attirent les marchés émergents.Pour Alexander Law, la France « n'est qu'un sous-traitant de l'industrie allemande » qui pâtit d'un « manque de compétitivit頻. Selon lui, la France est dans une situation « d'extrême fragilit頻?: certains secteurs, comme l'agroalimentaire, sont solides mais n'ont pas d'effet d'entraînement sur le reste de l'économie. Pour rester dans la course, « la France doit parier sur l'automobile et les biens d'équipement ».Pour la suite, les économistes sont réservés. L'incroyable embellie de l'industrie allemande profite à toute la zone européenne mais pourrait être de courte durée. Le secteur est soumis à l'évolution du commerce mondial. « La croissance de l'industrie allemande pourrait être pénalisée par la faiblesse de ses partenaires français et américains », prévient Catherine Stephan. Aglaé de Chalu

latribune.fr

15 Août 2010, 23:25

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