La pluie pénalise la filière sucre du Brésil au Pakistan

Dans le port de Santos, à quelques kilomètres de São Paulo au Brésil, les exportateurs de sucre s'arrachent les cheveux. Un embouteillage de vraquiers s'est formé ces dernières semaines dans le principal port du pays pour la canne à sucre. Une centaine d'entre eux attendent de charger. Mercredi 12 août, leur nombre a atteint 135 dans tout le pays : un record pour la logistique d'ordinaire bien huilée de la canne, dont le pays est premier producteur mondial. Et une catastrophe pour les affaires des exportateurs : les navires se louent autour de 50.000 dollars par jour. Sans doute pourront-ils tenter de plaider un remboursement auprès de leur assureur pour cause de météo hostile. Car la principale raison de cette file d'attente repose sur des pluies qui ont empêché le chargement de sucre entre la mi-juillet et le 6 août. Contrairement à d'autres denrées, le sucre ne supporte aucune humidité. Ces questions logistiques ont fait grimper les cours. Sur le marché Nyse Liffe, la tonne de sucre a grimpé jusqu'à 583 dollars il y a deux semaines, alors que la demande sur le marché physique progressait : l'Inde, la Thaïlande et la Chine ont en effet lancé plusieurs appels d'offres concomitamment. production recordCe qui ne devrait a priori pas poser de problème, puisque le marché anticipe un surplus de sucre cette année, avec une production brésilienne record (41 millions de tonnes selon Barclays), et une production indienne également en hausse. Mais les catastrophes qui ont frappé la Russie et le Pakistan font craindre un afflux de nouveaux acheteurs ; le sucre est donc reparti à la hausse, grimpant de 10 dollars la semaine dernière à 549,90 dollars la tonne vendredi.La Russie, autrefois gros importateur et désormais auto-suffisante en sucre, aurait perdu un quart de ses betteraves à sucre dans la canicule. Et devrait donc compenser cette perte de récolte dans les prochains mois. Selon le département américain de l'Agriculture (USDA), le Pakistan devait produire cette année 3,77 millions de tonnes de sucre, et en importer au minimum 700.000 tonnes. Il en importera sûrement plus au final, d'autant que ses réserves étaient basses avant les inondations. Selon l'USDA, le Pakistan n'a importé que 264.000 tonnes de sucre sur les six premiers mois de l'année, sur 1,25 million de tonnes qu'il avait prévu d'acheter pour regarnir les réserves du pays.
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