Les riches le sont toujours, mais un peu moins

Pour la première fois depuis 2001, les riches ont vu leur compte en banque fondre. En 2008, les millionnaires en dollars (en actifs financiers) ont perdu la bagatelle de 12.300 milliards de dollars (823 milliards d'euros), d'après une étude du cabinet américain Boston Consulting Group (BCG). Leur patrimoine est passé sous la barre symbolique des 100.000 milliards de dollars (à 92.400 milliards). Selon les analystes du BCG, les grandes fortunes devront attendre six ans avant de retrouver leur niveau de richesse de 2007.L'an dernier, 2 millions de riches ménages ont perdu leur statut de millionnaire. Ils ne sont plus « que » 9 millions dans le monde. Les États-Unis restent leur première terre d'accueil (3,98 millions), suivis du Japon (1,09 million) et de la Chine (417.155). La France pointe en septième position, avec 282.831 ménages millionnaires. Quant aux Britanniques, ils rétrogradent de la troisième à la cinquième place (370.760), après avoir perdu 47 % de leurs millionnaires en douze mois. Singapour, réputé pour être le nouveau haut lieu de la gestion de fortune mondiale, ne figure pas dans ce classement, mais apparaît en tête des pays ayant la plus forte concentration de riches ménages : en 2008, près d'un ménage singapourien sur onze était millionnaire. La Suisse, premier État européen, compte près de 7 % de millionnaires. Les États-Unis affichent également un chiffre élevé (3,5 %).richissime europePourtant, le patrimoine des riches en Amérique du Nord a considérablement fondu l'année dernière, passant de 37.400 milliards de dollars à 29.300 milliards, soit un recul de 21,8 %. Une baisse quatre fois supérieure à celle enregistrée sur le Vieux Continent (? 5,8 %, à 32.700 milliards de dollars). L'Europe devient ainsi le continent concentrant le plus de richesses dans le monde. D'après Denis Gilliot, directeur général d'ING Private Banking Belgique, ce bouleversement s'explique en partie par la stratégie d'investissement prévalant outre-Atlantique, « bien plus orientée vers les actions qu'en Europe, où les marchés obligataires sont préférés ».Toutefois, les sociétés de gestion américaines ont su atténuer l'effet de l'effondrement des marchés financiers sur leur masse d'actifs sous gestion. D'après le Boston Consulting Group, les gestionnaires de fortune nord-américains ont perdu 13 % de leurs actifs entre 2007 et 2008, quand les établissements européens enregistraient un recul moyen de 19,5 %. Les banques privées européennes offshore (gérant des actifs placés hors de leur pays d'origine) ont subi la plus forte érosion (? 23 %). Un déclin tout relatif puisque les sommes placées dans leurs coffres restent considérables. La place suisse, ébranlée par la remise en cause du secret bancaire, reste à la tête de 1.800 milliards de dollars gérés en offshore. Quant au Royaume-Uni et ses zones grises fiscales (îles Anglo-Normandes, île de Man et Dublin), ils gèrent 1.500 milliards de dollars. Suivent ensuite le Luxembourg (900 millions de dollars) et les îles des Caraïbes (800 millions). Les paradis fiscaux ont la dent dure?
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