Classements des universités : les réformes Pécresse en observation

Dans la famille « classements mondiaux », voici le « Times Higher Education », du nom du magazine britannique, qui publie ce jeudi le sien. Pas de surprise par rapport aux précédents (lire « La Tribune » du 13 août 2010). Les universités françaises ne décollent pas : seuls 4 établissements figurent au top 200 (Polytechnique au 39e rang ; l'Ecole normale supérieure de Paris au 41e ; l'ENS de Lyon au 100e et l'université Pierre et Marie Curie à la 141e place). A tel point que les auteurs du classement, qui soulignent, s'il en était besoin, la suprématie des universités nord-américaines dans le top 200, parlent de « déception pour le secteur de l'enseignement français ».Alors, les universités françaises sont-elles si mauvaises que le laissent paraître les classements ? En réalité, les critères utilisés par ces différents palmarès desservent généralement la France en faisant la part belle à la recherche et au nombre de publications, sans forcément prendre en compte la qualité de l'enseignement. Pour couper court à ces critiques récurrentes, le « Times Higher Education » a changé de méthodologie et de fournisseur de données (abandonnant QS pour Thomson Reuters) pour son édition 2010. « Nous avons donc abandonné l'ancien système pour donner plus de poids à des critères objectifs », explique Phil Baty, rédacteur en chef adjoint du « Times Higher Education ». Ce nouveau classement, premier à intégrer un critère d'environnement d'études et d'enseignement, se veut donc plus rigoureux (il utilise 13 indicateurs contre 6 auparavant). Ce changement a permis aux établissements français d'améliorer leur score.En outre, les auteurs du classement britannique sont attentifs aux efforts consentis par le gouvernement français qui « a reconnu l'importance d'investir dans l'enseignement supérieur et de créer des universités de classe internationale », estime Phil Baty. Celui-ci voit dans l'opération campus un signe fort au moment même où d'autres pays tel le Royaume-Uni sont aux prises avec les réductions de fonds publics. Et comme le répète Valérie Pécresse, ces efforts ne porteront leurs fruits que dans quelques années.classement européenC'est surtout dans le projet d'un classement européen qu'il a initié que le gouvernement français met tous ses espoirs. Celui-ci veut davantage être « une cartographie destinée à guider les choix des étudiants en mobilit頻, explique-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Après le choix du consortium, ce « U-multirank » est actuellement en phase de test depuis janvier. Il sera lancé début 2011 avec un panel de 150 établissements européens, avant d'être généralisé.
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