Lyon à la conquête de l'Amérique

Lyon aussi a son mois de la photographie. Et pour cette fois, la ville porte son regard sur les États-Unis, offrant aux spectateurs - à travers une dizaine d'expositions - une radioscopie de l'Amérique de ces dernières années. Une Amérique en guerre, en crise, dont Barack Obama a hérité.Galeries, centres culturels, bibliothèques et IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) ont donc ouvert leurs portes à des photographes documentaires plus ou moins connus, tel James Nachtwey, que d'aucuns considèrent comme le plus grand photoreporter de guerre, exposé à la bibliothèque de la Part-Dieu. L'occasion de rappeler que le pays a donné ou accueilli les plus grands, comme le souligne la très belle exposition historique de la galerie Françoise Besson. Elle rassemble un florilège de la collection de Michel et Michèle Auer. Soit un nombre impressionnant de chefs-d'oeuvre signés Weegee, Eugene Smith, Aaron Siskind ou Man Ray.Si toutes les expositions ne bénéficient pas d'une telle mise en espace faute de moyens (le budget est passé de 120.000 à 50.000 euros pour cette sixième édition), l'ensemble n'en est pas moins souvent passionnant. Car les photographes sélectionnés évitent les clichés. À commencer par Christian Lutz parti à la rencontre de cow-boys de l'Oregon. Loin de tout folklore, il raconte dans des images aux couleurs franches un art de vivre tourné autour du bétail et de la chasse.De Kennedy à ObamaTout aussi intéressante est la confrontation entre photos d'hier et d'aujourd'hui. Telles ces deux séries présentées à la galerie IUFM Confluence(s). La première a été réalisée par Paul Fusco du train funéraire de Robert Kennedy en 1968. La seconde, signée Nina Berman en 2009, du train emmenant Obama à Washington pour son investiture. Noirs et Blancs se mélangent désormais. Mais les pavillons clinquants aperçus des fenêtres du premier train ont laissé place à des maisons en ruine.Dans cette même galerie, le regard est happé par les portraits signés Suzanne Opton de soldats de retour d'Irak. À chacun, elle a demandé de s'allonger pour saisir sa tête en gros plan. Ils apparaissent ici dans toute leur vulnérabilité. Ce qui va leur arriver?? On peut déjà l'imaginer grâce à la magnifique série orchestrée par Jeffrey A. Wolin d'anciens vétérans du Vietnam, présentée à la Fondation Bullukian. Au final, il n'y a pas de grande différence entre Vietnamiens et Américains. Plus personne ne s'intéresse à eux maintenant. « Lyon Septembre de la photographie », jusqu'au 4 novembre. www.9ph.fr
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