L'industrie du plastique engluée dans la crise

chimieL'heure n'est pas à l'optimisme pour les producteurs de plastique. « Après un recul de 7,5 % (en volume) en 2008, la production devrait chuter de 12 % cette année », indique Michel Loubry, directeur Europe de l'Ouest de Plastics Europe, la fédération professionnelle du secteur. À moyen terme, il n'est guère plus encourageant : « Nous sommes dans un scénario de reprise en ?U?. Mais rien ne nous dit que nous avons touché le fond. Et si c'est le cas, nous allons y rester un moment : la reprise n'est pas attendue avant septembre 2010 », poursuit-il.Comme l'ensemble des industriels de la chimie, les producteurs de plastique souffrent des difficultés de leurs clients, présents dans tous les secteurs, de l'emballage à la construction en passant par l'électronique. Or, si certains commencent péniblement à tirer leur épingle du jeu, d'autres utilisateurs de plastique sont encore en plein marasme. « Dans le BTP en France, le marché s'est maintenu au premier semestre. Il faut cependant s'attendre à un fort recul en fin d'année, conséquence de la baisse des mises en chantier », estime Michel Loubry. Plus généralement, « le redémarrage des marchés de production du plastique (voir illustration) au premier semestre s'apparente davantage à une reconstitution des stocks qu'à l'effet de nouvelles commandes », juge Michel Loubry.10.900 salariés en franceEn 2008, la production mondiale de plastique avait baissé pour la première fois de 5,5 % (en volume), à 245 millions de tonnes. En Europe, l'industrie pèse 323,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 8,2 milliards pour la France, essentiellement représentée par les grands chimistes comme Total Petrochemical, Dow, LyondellBasell, BASF, Arkema? La filière se targue cependant de présenter une balance commerciale toujours excédentaire (13,2 milliards d'euros en Europe l'an dernier) car elle exporte des produits de spécialité (plastiques à forte valeur ajoutée) alors que les « commodités » (polyéthylène, PET, etc.) sont importées du Moyen-Orient ou d'Asie. « Avec 10.900 salariés en France, nous ne sommes pas une industrie de main-d'?uvre », souligne Michel Loubry. AUDREY TONNELIER
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