Pourquoi l'Allemagne change de ton sur la Grèce

A l\'approche du sommet européen de jeudi et vendredi, l\'exécutif allemand change son fusil d\'épaule. Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances,refusait jusqu\'alors d\'accorder tout délai à la Grèce dans la mise en œuvre de ses réformes tant qu\'il n\'aurait pas le rapport de la Troïka, formée par la BCE, le FMI et la Commission européenne. Après avoir taclé jeudi la présidente du FMI Christine Lagarde - qui réclamait elle aussi deux années supplémentaires -, il a apporté hier un soutien sans faille à la Grèce. « Il ne se passera rien, qui puisse mener à une banqueroute en Grèce, (...) une sortie de la Grèce n\'est pas une option » a-t-il martelé à Singapour.30 milliards d\'euros supplémentairesLe changement de son discours laisse à penser qu\'un nouveau délai et une nouvelle aide financière n\'est plus exclue par l\'Allemagne. Car d\'après une information du Spiegel, un allongement de deux ans du train des réformes pourrait en effet coûter jusqu\'à 30 milliards d\'euros supplémentaires. Soit à peu de chose près la somme qu\'espère recevoir la Grèce en fin de semaine (31,5 milliards d\'euros).Du côté des alliés libéraux de la coalition, également très critiques de la proposition de Christine Lagarde, un assouplissement des positionsétait également notable hier soir. Sur la chaîne ZDF, le chef de file du groupe FDP au parlement, Rainer Brüderle a déclaré « vouloir discuter (du programme de réformes, ndlr), si la Grèce tient, cette fois, ses promesses ». Ne pas tout gâcherOn peut lire différentes raisons à ce revirement. La première est rapportée par le Spiegel : les représentants de la Troïka auraient demandé aux ministres des Finances de laisser à la Grèce les deux ans supplémentaires qu\'elle réclame. La seconde tient à la confiance que témoignent Angela Merkel et Wolfgang Schäuble au premier ministre Antonis Samaras, contrairement à ses prédécesseurs. Hier, le ministre des Finances allemand a répété lui « faire confiance pour la mise en œuvre des réformes ». Enfin, l\'exécutif allemand semble ne pas vouloir mettre en danger les avancées en matière de construction européenne de ces derniers mois : en effet, le programme de rachat d\'obligations de la BCE ou la mise en place du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) et du pacte budgétaire semblent avoir ramené un certain calme sur les marchés et une confiance dans la zone euro. Une sortie de la Grèce provoquerait « des problèmes gigantesques pour tous » a rappelé Schäuble. Enfin, à un an des législatives en Allemagne, le coût politique serait trop risqué, alors que Merkel caracole en tête des sondages pour sa bonne gestion de la crise. 
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