La société coopérative, une fausse bonne idée  ?

Après Roosevelt et son new deal, de Gaulle et son modèle social. Comme le fondateur de la Ve République qui souhaitait la création d'un nouveau système social « qui règle les rapports humains de telle sorte que chacun participe directement aux résultats de l'entreprise à laquelle il apporte son effort », Christian Estrosi veut développer le modèle de l'entreprise du futur dans lequel les salariés détiennent une majorité du capital pour réveiller l'industrie. En clair, il s'agit de redynamiser la société coopérative qui, selon lui, représente déjà dans l'industrie près de 10.000 emplois dans les PMI. Pour atteindre cet objectif, il peut se baser sur le modèle existant, la Société coopérative de production (Scop), une société commerciale dont les salariés détiennent au moins 51 % du capital. Dans une structure de ce type, tous les salariés ont vocation à devenir associés dans des modalités définies par les associés existants et avec leur accord. Ils décident ensemble des orientations de leur entreprise, désignent leurs dirigeants et répartissent les bénéfices. « Sans préjuger des conclusions des états généraux, il s'agit d'adapter la Scop à l'industrie », explique-on à Bercy.limites de cette solutionLes industriels interrogés par « La Tribune » pointent les limites de cette solution. « La Scop peut permettre de protéger l'entreprise en cas de rachat hostile par exemple. En revanche, la création ex nihilo d'une Scop paraît compliquée. À la base de toute intiative entrepreneuriale, il y a un homme, un chef d'entreprise qui prend des décisions, qui donne un cap. L'autogestion peut difficilement fonctionner », explique Jean-François Bernardin, le président de l'Assemblée des Chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI).Si ce modèle peut paraître adapté dans une situation défensive, il semble être moins approprié quand il s'agit de développer une entreprise, même si quelques coopératives sont devenues des acteurs importants, comme le basque espagnol MCC, spécialiste de l'électroménager (Fagor, Brandt, etc.). « Il est souvent reproché aux entrepreneurs français leurs réticences à ouvrir leur capital ou à s'endetter pour faire grandir leur société. Imaginez les débats qu'il faudrait organiser dans une coopérative pour aboutir à une décision collégiale », explique un industriel. F. Pi.
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