L'Allemagne repart avec la demande mondiale

Quand le commerce mondial reprend des couleurs, l'Allemagne retrouve le sourire. Grâce à la reprise de ses exportations, qui représentent près de la moitié de son PIB, la première économie européenne devrait connaître une nette amélioration conjoncturelle. Hier, les principaux instituts économiques du pays ont dévoilé des prévisions d'automne plus optimistes que celles du printemps. Pour cette année, on attend désormais un recul du PIB de 5 %, au lieu de 6 % il y a six mois. Et pour 2010, la croissance devrait revenir et atteindre 1,2 %, loin de la contraction de 0,5 % prévue jusqu'ici. Le gouvernement fédéral devrait, aujourd'hui, faire siennes ces nouvelles prévisions. Pour expliquer ce mieux, il ne faut pas chercher du côté de la consommation, qui devrait reculer de 0,2 % l'an prochain, pénalisée par la hausse du chômage (dont le taux est attendu à 9,4 % contre 8 % aujourd'hui). C'est la reprise de la demande des pays émergents qui sera le moteur de l'amélioration. Les exportations sont ainsi attendues en recul de seulement 14 % cette année, contre 23 % auparavant. Pour l'an prochain, la croissance des exportations devrait dépasser 6 % et être ainsi plus rapide que celle du commerce mondial. Du coup, la confiance dans le modèle économique allemand ? un temps ébranlée ? se renforce outre-Rhin. Mercredi à Hanovre, la chancelière, Angela Merkel, a réaffirmé que l'Allemagne restera une économie fondée sur les exportations. Mais les stigmates de la crise seront longtemps présents et les entreprises vont devoir rétablir leur compétitivité. D'ailleurs, les experts ne prévoient pas le retour du PIB à son niveau de 2008 avant 2013. Romaric Godin, à Francfort
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