Un nouveau président pour redorer le blason du Conseil économique et social

Ils sont toujours deux en lice pour succéder à Jacques Dermagne, à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). L'élection qui se déroule ce mardi devra départager Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République, et Jean-Pierre Davant, le président de la Mutualité française. Le premier, soutenu par l'Élysée, mais également par Force ouvrière, part favori. S'il est élu, il deviendrait alors le premier homme politique à occuper cette fonction, jusque-là tenue par un représentant de la société civile, véritable marque de fabrique de l'institution. Son challenger, Jean-Pierre Davant, s'est récemment indigné, dans un entretien au « Nouvel Observateur », de cette « politisation à l'extrême », estimant que « les bornes de l'acceptable » sont dépassées. Soutenu par la CFDT, l'homme fort des mutuelles pourrait toutefois jeter l'éponge au dernier moment.Quelle que soit l'identité du futur homme fort de la troisième assemblée du pays hébergée au palais d'Iéna à Paris, sa tâche ne sera pas de tout repos. Il s'agira de redorer le blason de cette institution, encore peu connue du grand public, boudée par l'exécutif et dont l'utilité est décriée par certains. Cette assemblée consultative, chargée d'éclairer le gouvernement sur ses choix économiques et sociaux, est historiquement un lieu unique de confrontation des points de vue et des sensibilités. C'est aussi un lieu où les réseaux sont légions et où le consensus à tout prix a eu parfois pour résultat l'adoption de rapports assez fades. De plus, elle doit aujourd'hui faire face à une concurrence ardue de différents organismes, comme le Conseil d'orientation des retraites (COR) ou le Conseil d'orientation de l'emploi (COE).Nouveau souffleSa récente réforme initiée par Nicolas Sarkozy, visant à revoir sa composition pour l'ouvrir à des organisations qui n'étaient jusque-là pas ou mal représentées, - et à élargir ses missions, peut lui permettre de retrouver un nouveau souffle (voir ci-dessous). À partir de mardi siègeront donc pour la première fois une trentaine de représentants d'associations écologiques, mais également les 40 « personnalités qualifiées » - sur les 233 membres - qui ont été nommées en Conseil des ministres le 27 octobre. Parmi ces nouveaux venus, figurent des élus et personnalités de la majorité ou apparentés comme les conseillers de l'Élysée, Raymond Soubie et Pierre Charon. Ce qui n'a pas manqué de faire grincer des dents.
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