Barack Obama doit composer avec les divisions partisanes dans la lutte contre les déficits

Faut-il prolonger les avantages fiscaux accordés aux ménages américains les plus aisés ? C'est à cette question polémique que Barack Obama et les responsables démocrates et républicains du Congrès tenteront jeudi de trouver une réponse commune. Sans intervention de leur part, ces déductions votées sous la présidence de George Bush cesseront à la fin de l'année. Une menace pour une reprise déjà fragile, font valoir les républicains. En face, les démocrates préféreraient concentrer l'effort fiscal sur les classes moyennes. Un consensus semble cependant se dessiner sur un maintien limité dans le temps de ces mesures.Cette rencontre intervient en tout cas en pleine polémique sur la question des déficits publics. La semaine dernière, les deux co-présidents de la commission bipartisane installée en février par la Maison Blanche ont suscité de vives critiques des deux côtés de l'échiquier politique avec leurs propositions. Barack Obama devant même tenter d'éteindre l'incendie depuis Séoul, où il se trouvait pour le sommet du G20. « Avant de commencer à rejeter certaines propositions, je pense que nous devons écouter et collecter tous les éléments », avait-il répondu, notamment à Nancy Pelosi, pour quelques semaines encore présidente de la Chambre des représentants, qui avait jugé ce projet « simplement inacceptable ».La retraite à 69 ansLe démocrate Erskine Bowles et le républicain Alan Simpson préconisent notamment de diminuer les coûts liés au programme Medicare, de relever progressivement l'âge de la retraite à taux plein de 67 ans aujourd'hui à 68 ans en 2050 et 69 ans en 2075 ou encore de réduire de 10 % le nombre de fonctionnaires. En parallèle, ils recommandent d'augmenter les recettes, par le biais d'une refonte totale du système d'imposition, qui doit déboucher sur la limitation voire la suppression des avantages fiscaux, notamment ceux liés aux intérêts immobiliers. En contrepartie, les taux d'imposition fédéraux seraient abaissés, tout comme ceux sur les entreprises. Sans mesure pour lutter contre les déficits, la dette de l'État fédéral pourrait encore se creuser de 7.700 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Et ainsi dépasser la barre symbolique des 100 % du PIB. Mais il faudra d'abord trouver un terrain d'entente entre des démocrates qui s'opposent à une baisse des prestations sociales et des républicains qui rejettent toute hausse d'impôts. Cela sera l'un des enjeux des deux dernières années du mandat de Barack Obama.Jérôme Marin, à New York
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