Les tensions autour de l'Irlande s'apaisent mais la question d'un sauvetage reste entière

Malgré les incertitudes entourant la santé de l'économie et des banques de l'Irlande, les obligations d'Etat irlandaises ont poursuivi leur rebond ce lundi. Evoluant en sens inverse des prix, le taux à 10 ans irlandais baissait de 19 points de base en fin d'après-midi, à 7,95 %, après avoir bondi jusqu'à 8,94 % jeudi, son plus haut niveau depuis 1995. Dans le sillage de ce reflux, les taux à 10 ans portugais, espagnol et italien se stabilisaient à respectivement 6,75 %, 4,51 % et 4,14 %.Encore sur la voie de la normalisation au début de l'automne, les marchés de dette européens ont fortement souffert à la suite de l'accord intervenu fin octobre lors du sommet de l'UE visant à créer un mécanisme permanent de résolution des crises pour prendre le relais du fonds de 440 milliards d'euros décidé en mai et expirant en 2013. Redoublant d'intensité en raison des craintes des investisseurs privés de se voir imputer une partie des coûts des sauvetages futurs, ces tensions ont conduit la BCE à acquérir 1,07 milliard d'euros de titres d'Etat « périphériques » la semaine dernière dans le cadre de son programme de soutien aux marchés décidé en mai, après 711 millions une semaine plus tôt. L'incendie a finalement été contenu ce vendredi par des déclarations européennes conjointes assurant, depuis le G20 de Séoul, que les discussions actuelles n'auraient pas d'impact sur les dettes existantes. ContagionCes spéculations freinées, c'est désormais la question de la demande d'aide de l'Irlande qui agite les esprits, à l'image de celle formulée en avril par la Grèce. Une perspective violemment rejetée par les responsables irlandais, qui mettent en avant les réserves de liquidité de plus de six mois du pays et son engagement à réduire son déficit de 15 milliards d'euros d'ici à 2014, dont 6 milliards en 2011. « Du point de vue irlandais, il y a encore du temps pour faire la démonstration de l'ajustement budgétaire. Cependant, la stabilité du secteur bancaire irlandais, les interactions négatives potentielles entre la sphère publique et la sphère bancaire et la contagion à d'autres Etats périphériques dans la zone euro crée une motivation pour résoudre plus rapidement cette crise au niveau européen », souligne Deutsche Bank.Des annonces pourraient être faites à l'occasion de la réunion ce mardi des ministres des Finances de la zone euro. Selon Barclays, l'aide à l'Irlande pourrait totaliser 80 milliards d'euros d'ici à 2013, alors que les émissions de dette du pays devraient s'élever à 23,5 milliards en 2011 avant de diminuer progressivement jusqu'à 18,6 milliards en 2014. A lui seul, le sauvetage des banques de « l'ex-tigre celtique » devrait coûter 50 milliards d'euros, estime Dublin. Selon le quotidien « Irish Independent », l'Irlande pourrait d'ailleurs demander à Bruxelles que ses banques puissent accéder aux fonds d'urgence européens. Julien Beauvieux
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