Les troubles en Tunisie ferment la destination au tourisme pour un temps indéfini. Le Ministère des affaires étrangères recommande de différer tous les voyages. Les tours opérateurs ont stoppé l'envoi des touristes jusqu'à nouvel ordre, décidant d'organiser ce week-end le rapatriement des touristes. La France n'est pas la seule à prendre de telles mesures : dimanche, la plupart des 5.000 touristes allemands avaient été rapatriés chez eux, tandis que près de 3.500 britanniques étaient rentrés dans leur pays.Cette situation peut paraître accessoire au regard des enjeux événements politiques en cours pour la population tunisienne. Mais ce n'est pas le cas, vu l'importance stratégique du tourisme pour la Tunisie. Employant 11,5 % de la population active, le secteur représente 6,5 % du PIB du pays, grâce aux 8 millions de visiteurs annuels, dont au moins 900.000 Français. Le pays s'est fixé pour objectif d'atteindre 10 millions de touristes en 2014. La Tunisie est également une destination stratégique pour les tour-opérateurs européens et notamment français. Connu des vacanciers pour son offre balnéaire à prix compétitifs, ce pays est incontournable pour les professionnels du voyages. La Tunisie est d'ailleurs la première destination des Français partant en vacances à l'étranger, juste devant le Maroc et l'Égypte. René-Marc Chkili, président de l'organisation professionnelle des tours-opérateurs (CETO) rappelle que « chaque année 600.000 Français achètent des voyages à forfaits pour la Tunisie et 300.000 autres partent en optant pour un vol sec ». Si la situation ne devait pas s'améliorer avant le démarrage de la haute saison, qui commence aux vacances scolaires de Pâques, l'impact financier pour les voyagistes pourrait devenir important. En effet, compte tenu des volumes enregistrés sur cette destination et de la fourchette de prix des séjours, les tour-opérateurs se verraient dans l'incapacité de reporter leurs clients vers d'autres destinations. La fermeture de la Tunisie aux voyages se traduirait donc par une perte sèche d'activité. Un coup dur pour les tour-opérateurs qui pensaient enfin avoir tourné la page après deux ans de crise. Depuis quelques semaines, les Français ont en effet retrouvé l'envie des vacances. Fram enregistre une progression constante de ses ventes, avec des réservations en hausse de 20 % par rapport à l'an passé. Même tendance chez l'un de ses concurrents, Transat, (Vacances Transat et Look Voyages). Aucun de ces deux professionnels du voyage ne s'attendait à une telle reprise, même si l'optimisme était de mise. Il y a encore quelques jours, un rebond de 8 à 10 % des ventes en 2011 paraissait à portée de main alors que 2010, et ses multiples catastrophes naturelles (seisme et éruption volcanique) économiques, sanitaires (H1N1), paraissait déjà loin. Enfin presque... Héléna Dupuy

latribune.fr

16 Jan 2011, 23:21

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