L'emploi des seniors trouble les politiques

Depuis plusieurs semaines, les sondages reflètent les réticences des Français face à un éventuel recul de l'âge légal de départ à la retraite, et ce notamment en raison de la difficulté pour les seniors de demeurer dans l'emploi, surtout après 60 ans. Un état d'esprit qui inquiète la classe politique.Interrogé mardi sur RMC, le ministre du Travail, Xavier Darcos, a reconnu que l'emploi des 55-64 ans était « une des clés » de la future réforme des retraites, avant de dévoiler une des pistes de travail du gouvernement : la mise sous surveillance des plans sociaux (plans de sauvegarde de l'emploi, PSE). Le gouvernement pourrait « tout simplement faire une proposition de loi qui impose que les gens ne puissent pas partir, ou en tous les cas, interdire des plans sociaux qui s'appuient sur des départs prématurés des seniors », a lancé Xavier Darcos, sans se prononcer directement sur le cas du groupe Sanofi-Aventis, qui, bien que bénéficiaire, entend faire des économies en proposant à ses salariés une forme de préretraite à 55 ans.Le ministre du Travail a modéré ses propos quelques heures plus tard lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Mais s'il n'a pas évoqué à la tribune un dispositif législatif, il continue de l'agiter comme une menace à l'encontre « des entreprises en bonne santé financière qui utilisent les facilités fiscales et sociales pour faire financer par le contribuable une partie des indemnités de départ à la retraite ». Les services du ministère du Travail pourraient être mobilisés lors de l'examen des PSE afin d'éviter un détournement de la procédure. Mais, a-t-on précisé dans l'entourage de Xavier Darcos, « il ne s'agit pas d'interdire à des entreprises, dans un cadre contractuel, d'accompagner le départ à la retraite de salariés qui disposent de toutes leurs annuités, en leur accordant par exemple des bonus ».L'emploi des seniors constitue l'un des principaux points de friction de l'épineux dossier des retraites, enjeu crucial de la deuxième moitié du quinquennat de Nicolas Sarkozy.L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a souligné mardi sur RTL que « l'effort doit être d'abord sur l'emploi des seniors » avant d'estimer que « les cotisations sociales ne peuvent pas être les mêmes quel que soit l'âge ». « Elles doivent être plus basses quand on est jeune et qu'on entre dans la vie active. Quand on est en pleine activité, la cotisation peut être à son maximum et lorsqu'on arrive aux âges proches de la retraite, les cotisations sociales doivent être plus réduites pour les employeurs. »Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a annoncé de son côté la mise en place d'un groupe de travail de la majorité sur les retraites, en « coproduction » avec Xavier Darcos.
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