Depuis le début de l'année, la Bourse d'Athènes tombe de Charybde en Scylla

Réveil difficile pour la Bourse d'Athènes. Fermé lundi pour cause de jour férié, le marché grec a chuté en séance de 3,44 % ce mardi. Un plongeon qui porte à 15 % la dégringolade de l'indice ASE depuis le 1er janvier, soit le plus fort décrochage des 18 marchés d'Europe de l'Ouest. Les investisseurs se sont émus de l'ultimatum posé par les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) à la Grèce, qui oblige le pays à présenter dans un mois au plus tard un calendrier de mise en oeuvre des mesures budgétaires pour 2010. Pour mémoire, la Grèce se trouve en butte à un déficit budgétaire représentant 12,7 % de son produit intérieur brut (PIB).Les investisseurs redoutent que les ministres des Finances de l'UE imposent des mesures encore plus drastiques à la Grèce, qui doit réduire son déficit budgétaire de 4 points de PIB dès cette année. Les valeurs bancaires ont été les plus chahutées à Athènes ce mardi, comme c'est le cas depuis le début de l'année. En effet, l'éventualité que la Grèce ne puisse plus honorer ses dettes, lesquelles représentent 113?% de son PIB, porterait un coup très rude aux banques grecques, qui ont massivement investi dans les obligations d'État. Résultat, le cours de la Banque de Chypre dévisse de 21,5 % depuis le 1er janvier, la Banque nationale de Grèce s'affaisse de 27,35?%, et EFG Eurobank s'effondre de 33,4?%. Des contre-performances lourdes de conséquences pour la Bourse d'Athènes, le premier secteur d'activité représenté dans l'indice ASE n'étant autre que celui des sociétés financières, avec un poids de 38,7 %.Conséquence de leur chute depuis le 1er janvier, les valeurs grecques, tous secteurs confondus, se paient en moyenne 0,9 fois leur actif net, selon les données de Bloomberg. Un multiple inférieur à ceux des Bourses de Madrid et de Lisbonne (1,5), elles aussi en très mauvaise posture, en raison, là encore, de dettes et de déficits publics colossaux. Cette faible valorisation de la Bourse grecque pourrait-elle constituer une opportunité pour les investisseurs ? Oui, à condition de se livrer à un véritable stock-picking, estime Raiffeisen Capital Management. La société de gestion rappelle qu'il existe « des sociétés très bien gérées et peu endettées » à la Bourse d'Athènes. Comme l'embouteilleur Coca-Cola Hellenic Bottling, qui présente en outre l'avantage de réaliser 92,3 % de son activité à l'étranger. Une caractéristique que présentent nombre de grandes capitalisations grecques.
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