Crédit : les moins de 30 ans sont devenus raisonnables

L es cigales et les fourmis ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Selon la dernière étude annuelle de l'Observatoire des crédits aux ménages, l'usage des crédits à la consommation par les moins de 30 ans ne cesse de reculer (le taux de détention a atteint 37,2 % en 2009). A l'inverse, il ne cesse de progresser chez les 55-64 ans. Fin 2009, prime à la casse oblige, près d'un tiers des seniors disposaient d'un crédit à la consommation. « Jamais depuis 1989, les 55-64 ans n'avaient aussi largement fait appel aux crédits à la consommation », note Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X et auteur de l'étude. Du côté des jeunes ménages, il note « une évolution depuis le milieu des années 2000 ». Il y a 10 ou 15 ans, ces derniers avaient moins recours que les autres au crédit immobilier et davantage que leurs aînés au crédit à la consommation. Désormais, ils utilisent les crédits conso dans la même proportion que les 30-54 ans (à 75% pour le financement d'une voiture ou d'une moto). Quant a l'augmentation du recours au crédit immobilier, il va de pair avec un taux d'accession à la propriété plus large. « 21,2 % d'entre eux accèdent désormais à la propriété, contre 13,2 % en 2001 », souligne Michel Mouillart. En effet, les jeunes ménages sont particulièrement sensibles aux politiques incitatives, comme le doublement du prêt à taux zéro, ou encore à la baisse des taux d'intérêt. En outre, depuis le deuxième semestre 2009, ils sont à nouveau choyés par les établissements de crédit, pour qui l'octroi d'un prêt immobilier reste le meilleur moyen de gagner de nouveaux clients. le crédit revolving en berneLes moins de 30 ans n'ont toutefois pas totalement perdu leur côté cigale : fin 2009, 37 % d'entre eux utilisaient des crédits de trésorerie (contre 32 % pour l'ensemble de la population) et 43 % faisaient appel au découvert bancaire (contre 25 %). De façon plus générale, l'étude de l'Observatoire des crédits aux ménages montre un recul du taux de détention de crédits par les ménages. Il s'établissait à 50,8 % fin 2009 après 52,6 % fin 2008. Compte tenu de la dégradation de l'environnement économique, cette baisse n'est « ni surprenante, ni catastrophique », estime Michel Mouillart. En fait, en 2009, les ménages se sont surtout montrés plus prudents en matière de crédit à la consommation, dont le taux de détention est revenu à son niveau de 1997. Avant même l'adoption de la loi sur le crédit à la consommation (le projet de loi doit être débattu en séance publique le 24 mars à l'Assemblée Nationale), le crédit renouvelable (dit, revolving) semble avoir perdu de son attrait : le taux de diffusion des « cartes » de magasin est passé de 9,6 % en 2008 à 7,7 % en 2009. En fin d'année dernière, seuls 4,4% des ménages (4,6 % fin 2008) avaient l'intention de souscrire un nouveau crédit à la consommation à court terme.
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