« Profitons de la présidentielle pour aborder des thèmes comme l'emploi et la fiscalité »

STRONG>Luc Bérille Secrétaire général de l'UnsaCe jeudi, Luc Bérille succède, comme annoncé lors du dernier congrès de l'Unsa fin 2009, à Alain Olive au poste de secrétaire général de l'organisation. Le mandat de ce professeur des écoles, âgé de 53 ans, qui fut longtemps à la tête du syndicat maison de l'enseignement maison (SE-Unsa), s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur qui a réussi à faire de l'Unsa le petit syndicat qui monte. La réforme de la représentativité de 2008 a créé un big-bang dans le monde syndical et avait motivé l'idée, aujourd'hui enterrée, d'une fusion entre l'Unsa et la CFE-CGC. Allez-vous poursuivre votre rapprochement avec les autres syndicats réformistes ?Mon action, qui s'inscrit dans le cadre des résolutions votées au congrès, consiste à travailler avec tous ceux qui souhaitent coopérer avec nous. Il n'est pas question de fusion, mais de rapprochements ponctuels. Avec la CFDT, par exemple, nous siégeons ensemble à la Confédération européenne des syndicats. Avec la CFE-CGC, nous coopérons sur le terrain, mais les possibilités d'action sont limitées au niveau de la centrale qui connaît une situation interne délicate. C'est plus compliqué en revanche avec la CFTC, ancrée dans de graves difficultés qui la rendent difficilement repérable sur le champ syndical.Quels sujets doivent, selon vous, être traités en priorité ?Je pense que nous devons profiter de la campagne électorale qui s'ouvre pour aborder un certain nombre de thèmes importants, seuls ou avec les organisations qui partagent nos orientations, à savoir l'Europe, l'emploi, la protection sociale ou la fiscalité. Nous avons par exemple un système fiscal illisible et peu efficace en matière de redistribution. Il est souhaitable que les grands principes de la fiscalité soient remis à plat. Sur le terrain social, nous voulons que les places respectives de l'État et des partenaires sociaux soient revues. C'est-à-dire ? Il faut que l'État reconnaisse les partenaires sociaux dans leur rôle de producteurs de normes. Par ailleurs, l'État doit aussi conserver son pré carré. Il faut profiter de la présidentielle pour poser la question de la place du compromis social et voir comment le dialogue social fonctionne.Lors du conflit des retraites, l'Unsa a-t-elle bénéficié de l'effet « inter-syndicale » ?Dans la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, qui a succédé à celle sur la crise, nous avons été présents du début à la fin. Cela a permis à notre organisation d'être mieux identifiée et de faire connaître nos positions aux salariés et aux partenaires institutionnels.Le conflit sur les retraites a-t-il laissé des traces ?Bien sûr. Mais chaque organisation a tiré ses propres conclusions. On l'a d'ailleurs vu dans l'intersyndicale, où le moment le plus dur a été d'accepter que la loi était passée. car il fallait ensuite décider quelles suites donner au conflit. Le fait que Nicolas Sarkozy n'ait pas entendu les revendications a poussé certaines organisations, comme la CGT, à se radicaliser.L'intersyndicale a-t-elle encore un sens aujourd'hui ?Je le pense. Malgré nos divergences, nous avons réussi à la maintenir. Elle doit devenir un lieu de dialogue où les syndicats pourront échanger et envisager des actions communes sur certains sujets. Ce cadre a été utile lundi, car nous avons pu discuter de la tentative du Front national d'instrumentaliser le monde syndical. J'espère que la CFE-CGC et FO reviendront dans l'intersyndicale.Propos recueillis par Isabelle Moreau
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