Ennesys transforme le CO2 en pétrole vert

Filiale de l'américain OriginOil et du britannique PJC,la start-up Ennesys (Environmental Energy Systems) développe sur le territoire français un modèle d'affaires et un procédé technologique innovant qui pourraient se traduire bientôt par d'importants investissements. « Nous développons à l'échelle industrielle un procédé mis au point par OriginOil, fondé sur la transformation d'algues unicellulaires en biocarburants » explique Pierre Tauzinat. Le dirigeant de cette jeune société d'ingénierie vise le marché encore émergent des bâtiments à énergie positive. Cette technologie de régénération peut fonctionner à partir d'eaux usées, chargées en CO2 et en nitrates, à partir desquelles elle est en mesure de fournir près de 214 kilowattheures (kWh) par an et par mètre carré, pour des rendements et à un coût défiant toute concurrence, notamment celle du photovoltaïque. « Nous pouvons proposer ce process à des spécialistes de la gestion énergétique des immeubles », poursuit Pierre Tauzinat. ambitieuseLa solution de transformation et d'extraction d'Ennesys - qui devrait compter une quinzaine de salariés d'ici à la fin de l'année - peut produire à partir des mêmes composants de départ quatre sources d'énergie renouvelable, lipides, hydrogène, eau et la biomasse. « Nous allons nous doter courant 2011 d'un pilote industriel dans une région française » affirme Pierre Tauzinat, trois collectivités régionales ayant fait part de leur intérêt pour ce projet. « Ce n'est pas un procédé expérimental » précise-t-il. En Australie, le groupe MBD Energy exploite ainsi une installation fondée sur ce process, qui produit chaque jour 50 barils de pétrole vert à partir de 80.000 mètres cubes d'eau chargée en nitrates. « Grâce à la valorisation de multiples produits, le procédé permet de ramener le coût du baril d'huile à 100 dollars, un niveau proche de celui du pétrole » soutient Pierre Tauzinat. L'idée que caresse le responsable de cette start-up ambitieuse est de proposer la technologie aux exploitants de certaines raffineries françaises menacées de fermeture. « Cette production leur permettrait de réorienter au moins à court terme leur activité ». Une première approche a été effectuée avec un grand opérateur mais il est apparu au final que les coûts de transformation du site excédaient ceux générés... par la fermeture. Un deuxième projet est à l'étude indique Pierre Tauzinat et pourrait se traduire par un investissement compris entre 50 et 80 millions d'euros. Jérôme Chasnie
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