Les cinq défis de Dassault Aviation

STRONG>1 Qui après Charles Edelstenne ? Jusqu'à la fin 2010, tout semblait clair. Agé de 73 ans depuis janvier, le PDG de Dassault Aviation devait se succéder à lui-même en continuant au-delà de 75 ans. Charles Edelstenne en a très envie. L'Elysée, qui est plutôt favorable à sa reconduction, a fait le nécessaire en demandant expressément au président d'EADS Louis Gallois de voter en ce sens la résolution sur l'évolution du statut de la société lors de l'assemblée générale - soit de 2011 soit de 2012 - de Dassault Aviation. Charles Edelstenne a besoin des voix d'EADS (46 % du capital) pour valider sa prolongation à la tête de l'avionneur. Serge Dassault y est aussi favorable. Mais début 2011, il y a un débat, qui a été lancé et qui ne semble pas avoir été encore tranché, au sein de la famille où certains membres sont contre. Une chose est sûre : ce sera lui ou quelqu'un de la galaxie Dassault. Mais pas un « étranger » du groupe, assure-t-on à « La Tribune ».2 Quelle stratégie pour Thales ?Il y a le cas du PDG, Luc Vigneron, défendu bec et ongle par Charles Edelstenne. Ce dernier a semble-t-il gagné pour le moment son bras de fer avec l'Etat, plutôt favorable à un changement mais qui a d'autres dossiers plus emblématiques à traiter actuellement. Au-delà, Dassault Aviation, avec 26 % du capital, a l'ambition de « réaliser un ensemble comparable à ceux des autres pays - BAE Systems en Grande-Bretagne ou Finmeccanica en Italie - en alliant non seulement les compétences militaires de Dassault Aviation et Thales mais aussi celles de Dassault Systèmesave;mes », a-t-il expliqué à l'Assemblée nationale.3 Dassault Aviation peut-il être le pivot de la consolidation de l'industrie de défense à travers Thales ? Charles Edelstenne ne semble pas être prêt à jouer un tel rôle. Mais pourra-t-il, même s'il est toujours très combatif, s'opposer à tous les dossiers (DCNS, Nexter, MBDA, Safran) proposés par l'Etat ?4 Le Rafale sera-t-il un jour exporté ?Moqué en France pour son incapacité à être vendu à l'export, cet avion de combat, un concentré de la haute technologie française, devrait l'être un jour. En 2011 ? Pourquoi pas aux Emirats arabes unis, où l'équipe France, qui a réussi à réduire les surcoûts de développement à 3 milliards d'euros environ (contre une estimation initiale de 4 à 5 milliards) a repris les négociations là où les Emiriens les avaient abandonnées. En revanche, les pistes brésiliennes, où l'Elysée a semble-t-il dérapé, et libyennes se sont nettement refroidies. Restent la Suisse, la Grèce, l'Inde et le Qatar, à moyen ou long terme.5 Quel sera le positionnement du Falcon SMS ? Dassault Aviation tient secret les spécifications de son futur avion d'entrée de gamme, dont le premier vol est prévu en 2014 et les premières livraisons en 2016. Fin 2010, la phase B du SMS a été lancée et un plateau virtuel a été mis en place à Saint-Cloud avec l'ensemble des partenaires de l'avion. Pas encore commercialisé, cet appareil arrive au moment où le marché de l'aviation d'affaires frémit. « Les ventes ont légèrement repris, comme le montre le marché des avions d'occasion qui est précurseur de celui des avions neufs », a indiqué Charles Edelstenne. Michel Cabirol
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.