La social-démocratie allemande tourne le dos aux années Schröder

Sept ans jour pour jour après l'annonce par l'ancien chancelier Gerhard Schröder des lois d'assouplissement du marché du travail, connu sous le nom de Hartz IV, le directoire du SPD a proposé lundi de les « corriger ». Les sociaux-démocrates proposent d'allonger d'un an la durée d'indemnisation classique du chômage, qui est actuellement limitée à deux ans, « lorsque le chômeur aura suivi une formation ». Le passage au statut peu enviable de chômeur de longue durée touchant la fameuse indemnisation « Hartz IV » de 359 euros pour un célibataire devra, par ailleurs, être plus progressif. L'allocation transitoire de 160 euros, aujourd'hui versée pendant deux ans, pourra être prolongée et les chômeurs de longue durée n'auront plus à utiliser leur patrimoine avant de toucher une aide. Le SPD réclame par ailleurs un salaire minimum de 8,50 euros de l'heure et la création d'un « marché du travail social » de 200.000 emplois subventionnés pour les plus fragiles. réactions mitigéesLe sujet est très sensible outre-Rhin, alors que voici un mois, la cour constitutionnelle a cassé le mode de calcul actuel des indemnités Hartz IV. Le nouveau patron du SPD, Sigmar Gabriel, a donc décidé de frapper fort en ôtant aux lois de 2003 beaucoup de leur substance et en montrant sa volonté de briser avec l'héritage de Gerhard Schröder. Il est vrai que ce dernier pèse lourd : entre 2002 et 2009, le parti a perdu 8  millions d'électeurs et, avec 23 % des voix, atteint son plus bas score de l'après-guerre. Les couches populaires ont préféré se tourner vers Die Linke, ou même vers la droite. Les élections en Rhénanie du Nord Westphalie, dans sept semaines, diront si ce tournant est payant. En attendant, les réactions ont été très mitigées outre-Rhin. Dans la presse, on parlait beaucoup d'un « adieu à la capacité de gouvernement » du SPD, pour reprendre les termes de l'éditorial de la « Rheinische Post » de Düsseldorf. La chancelière Angela Merkel a évoqué la « démence absolue » de la proposition, tandis que Die Linke exigeait la démission des dirigeants schröderiens du SPD. En réalité, le parti est très divisé sur le sujet. La droite du parti critiquait certains points du projet de Sigmar Gabriel. C'est dire si ce dernier a encore fort à faire pour convaincre. n
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