La Banque mondiale alerte Pékin sur le risque d'inflation

La Banque mondiale appelle la Chine à se montrer plus flexible sur les taux de changes et à augmenter ses taux d'intérêt pour faire face à l'inflation qui pourrait peser sur son économie en 2010. « La politique monétaire doit se renforcer par rapport à l'année dernière et les arguments pour plus de flexibilité et plus d'indépendance monétaire face aux états-Unis se renforcent », écrit la Banque mondiale dans son rapport trimestriel publié mercredi. Selon l'institution, la croissance atteindra 9,5 % en 2010, mais le pays risque d'être confronté à une flambée des prix, en particulier dans l'immobilier. La plan de relance initié l'année dernière conjugué à une politique monétaire très souple a permis à l'économie de croître de 10,7 % au dernier trimestre 2009. En février dernier, les prix ont grimpé pour le quatrième mois consécutif et les prix de l'immobilier dans 70 grandes villes ont augmenté de 10,7 %. Le Premier ministre, Wen Jiabao, a émis un objectif de l'inflation de 3 % pour 2010, mais les économistes doutent qu'il soit atteint.pression internationaleL'année dernière, la Chine avait déjà commencé à prendre des mesures pour ralentir le crédit bancaire qui devrait croître que de 10 % cette année par rapport à 30 % en 2009. Mais la Banque mondiale redoute que les risques d'excès de liquidité persistent en partie à cause des taux d'intérêt restés faibles. C'est pourquoi elle préconise une hausse des taux ainsi qu'une réévaluation du yuan. « Une monnaie plus forte pourrait réduire les pressions inflationnistes en baissant le prix des importations et calmer la demande », écrit-elle. La pression internationale monte pour une réévaluation du yuan indexé au dollar depuis juillet 2008. La Chine est accusée de maintenir sa monnaie artificiellement faible pour favoriser ses exportations. Une accusation qu'elle nie systématiquement même si elle envoie des signes qu'elle pourrait bouger sur ce front.La Banque mondiale explique qu'une politique des changes plus libre donnerait à Pékin la possibilité de démarquer sa politique monétaire de celle des Etats-Unis. « Plus de flexibilité permettrait à la Chine d'être plus indépendante et de mieux répondre à ses besoins », souligne-t-elle. Virginie Mangin, à Pék
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