Le succès des tablettes tactiles telles que l'iPad d'Apple n'a pas sonné le glas des e-readers. Du moins, pas encore. Selon une récente étude du cabinet IDC, les ventes de lecteurs de livres numériques ont plus que quadruplé en 2010, pour atteindre 12,8 millions d'unités, à l'échelle mondiale. Une performance toutefois inférieure de 20 % à celles des tablettes, qui se sont écoulées à 16 millions d'exemplaires, dans le monde, l'an dernier, d'après la banque Morgan Stanley. De la même façon, si la Fnac se targue d'avoir vendu l'an dernier 20.000 exemplaires de sa liseuse numérique Fnacbook, le marché français des lecteurs de livres numériques « demeure très petit, avec 50.000 à 100.000 exemplaires au total vendus en 2010 », de l'aveu même d'Arnaud Saget, chef de produit au sein de l'enseigne française d'électrodomestique Boulanger. À titre de comparaison, il s'est vendu 435.000 tablettes tactiles en France, l'an dernier, selon l'institut GfK. Et encore s'agit-il là d'une estimation conservatrice.Baisse des prixIl n'en reste pas moins que « le battage médiatique autour des tablettes a bénéficié aux ventes d'e-readers », affirme IDC. Mais pas seulement. Certes, l'iPad ou le Galaxy Tab de Samsung présentent l'avantage de disposer de bien d'autres fonctionnalités que la lecture de livres numériques (surf sur Internet, gestion du courrier électronique, jeux vidéo, etc.). Mais les tablettes demeurent chères - l'iPad 1 est commercialisé à partir de 389 euros sur l'Apple Store -, alors que les prix des e-readers ont considérablement diminué. En témoigne le Kindle de l'américain Amazon, leader mondial avec une part de marché de 48 % devant le Nook et le Novel des américains Barnes & Noble et Pandigital : vendu 399 dollars lors de son lancement en 2007, le Kindle est aujourd'hui disponible à partir de 139 dollars « seulement ». Si les ventes de lecteurs de livres numériques ont résisté à l'explosion du marché des tablettes, c'est également parce que les fabricants ont su faire évoluer leurs produits. À l'image d'Amazon et du japonais Sony, dont les dernières versions d'e-readers sont plus légères, plus fines que les précédentes. Des atouts auxquels s'ajoute la technologie d'encre électronique en noir et blanc propre aux e-readers, qui rend la lecture bien moins fatiguante pour l'oeil que l'écran LCD en couleur des tablettes.Ces dernières pourraient toutefois finir par s'imposer sur le marché du livre numérique, sous l'impulsion de fabricants misant sur des prix d'entrée de gamme comme le français Archos, dont la gamme Arnova débute à... 99 euros. Christine Lejoux et Juliette Garnie

latribune.fr

16 Mars 2011, 21:25

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