Les agences de notation s'acharnent sur PSA

L\'agence de notation Moody\'s relègue la note de Banque PSA Finance (BPF) en catégorie spéculative. Elle annonce en effet ce mardi l\'abaissement d\'un cran de la banque du constructeur PSA sur sa dette à long terme à \"Ba1\". Confrontée à des difficultés de refinancement, Banque PSA Finance, qui propose des crédits aux clients de véhicules Peugeot et Citroën, a pourtant bénéficié d\'un sauvetage financier de l\'Etat, sous forme d\'une garantie de 1,2 milliard d\'euros pour une durée de six mois. La décision de Moody\'s découle de la dégradation de la note du groupe PSA lui-même la semaine dernière, en raison de pertes plus importantes que prévu dans sa division automobile. L\'agence avait alors souligné le défi qui se présentait au constructeur : redresser la barre dans un contexte difficile pour le marché européen qui continue de se dégrader, notamment pour les modèles bon marché et de moyenne gamme. \"A moins que le marché d\'Europe occidentale ne se redresse fortement en 2014 comparé à ce qui est anticipé, PSA devrait être contraint de procéder à de nouvelles mesures de réductions de coûts\", estimait jeudi dernier Falk Frey, vice-président de Moody\'s, auteur du document.Fitch aussiEn février dernier, l\'agence Fitch avait déjà dégradé d\'un cran la note de dette à long terme de PSA à B+, contre BB- auparavant. Cette dégradation reflétait la \"préoccupation\" de Fitch quant aux capacités de PSA à sortir ses activités automobiles du rouge et ramener la trésorerie opérationnelle  à l\'équilibre fin 2014, expliquait l\'agence dans un communiqué. Fitch affirmait alors  que les objectifs de PSA devraient être reportés à 2015 au mieux. L\'agence jugeait aussi que la marge opérationnelle négative de la division automobile de PSA ( -3,9% du chiffre d\'affaires l\'an dernier) pourrait être à peine réduite à  -3.4% en 2013. La note de PSA a été aussi dégradée par Standard and Poor\'s.Pertes historiquesLe numéro un automobile français a essuyé en 2012 la plus lourde perte de son histoire avec un déficit net de 5 milliards d\'euros (contre un bénéfice de 588 millions en 2011), qui inclut 4,7 milliards de dépréciations d\'actifs dans sa branche automobile. Le groupe a affiché un plongeon de son résultat opérationnel dans le rouge de 576 millions (contre un bénéfice de 1,09 milliard en 2011). Sa division automobile a enregistré un trou de 1,5 milliard.Parts de marché en baisseAu premier trimestre 2013, PSA a vu ses immatriculations de voiitures en France fléchir encore de 19%, soit davantage que le marché total (-14,7%). Peugeot reculait de 15,3%, Citroën de 23,2%. Dans l\'Union européenne, les immatriculations du groupe sur les deux premiers mois de l\'année ont plongé de 14,8%, alors que le marché total ne chutait que de 9,5%. La part de marché du  groupe tricolore n\'est plus que de 12%, alors que le consortium s\'est donné pour objectif de remonter à 13% sur l\'année.Baisse des coûtsPSA a prévu de supprimer 11.000 postes entre 2011 et 2014 en France (sur un total de 91.000) et de fermer son usine d\'Aulnay-sous-Bois, pour réduire ses coûts. Il a d\'ailleurs annoncé lundi dernier qu\'il décalait de dix jours, au 29 avril, la tenue d\'un comité central d\'entreprise (CCE) à la suite duquel le groupe  lancera son plan social, alors que la justice doit se prononcer le 26 avril sur des recours déposés par les syndicats SUD et la CGT. 
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