Quand la Suède s'est convertie à l'orthodoxie

Durant les années 1990, la Suède voit son célèbre modèle social entrer en crise, les finances publiques ne pouvant plus supporter le coût du fonctionnement de l'Etat. En effet, la proportion de Suédois dépendant directement de l'Etat providence pour leur emploi ou les prestations sociales passe entre 1970 et 1995 de 28% à 65%. Conséquence, les comptes publics subissent une sévère détérioration : le déficit public atteint 11,3% du PIB en 1993. Le pays qui en 1970 occupait le quatrième rang dans le classement des pays les plus riches de la planètes, se retrouve à la 16e place en 1995. Cocktail classiqueLes dirigeants de l'époque adoptent alors entre 1994 et 1995 - année où la Suède devient membre de l'Union européenne (UE), un plan drastique pour remédier à la dérive, qui sera qualifié par l'OCDE, d'"assainissement budgétaire de grande ampleur". Malgré les sacrifices demandés, la population (quelque 9 millions de personnes) approuve la démarche du gouvernement et sa volonté de réforme. Les mesures prises par le gouvernement scandinave relèvent du cocktail classique : réduction des dépenses publiques et des effectifs du secteur public (- 16% entre 1995 et 1998) et augmentation des impôts, auxquelles il faut ajouter une forte dévaluation de la courronne. Mais le résultat est spectaculaire.Laxisme budgétaire En 1998, le pays affiche un excédent budgétaire représentant 1,2% du PIB tandis que l'envolée de la dette publique, passée entre 1990 et 1994 de 43% du PIB à 79%, est brisée net, la dette revenant à 77% du PIB en 1998. En 2001, l'excédent budgétaire atteint 4,8% du PIB et la dette retombe à 55% du PIB. Ce retour à une orthodoxie budgétaire fera dans les années suivantes de la Suède l'un des critiques les plus virulents du laxisme budgétaire adopté alors en particulier par l'Allemagne et la France.
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