Le Qatar s'invite chez Veolia Environnement

Quelques semaines après s'être en partie désengagé de Suez Environnement, le Qatar a pris une position significative au capital de son rival Veolia Environnement. Le fonds Qatari Diar, propriété du fonds souverain de l'émirat, a acquis 5% du capital et des droits de vote du numéro un mondial des services aux collectivités. Veolia et Qatari Diar ont annoncé un partenariat répondant à "une volonté conjointe de mise en oeuvre de projets communs dans le domaine des infrastructures et des services publics, dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord". Sous réserve du feu vert des actionnaires de Veolia, Qatari Diar obtiendra un siège au conseil du groupe. Fièvre bâtisseusePour Veolia, le Moyen-Orient est une des quatre régions prioritaires, aux côtés de l'Europe, des Etats-Unis, et de l'Asie du Nord. Dans cette région qui se distingue par sa fièvre bâtisseuse et d'importantes problématiques de gestion d'eau, les projets de désalinisation ou de réutilisation des eaux usées sont légion.En 2009, Veolia Environnement y a réalisé 10% de son chiffre d'affaires dans l'eau (mais 1% ou moins de son activité dans ses trois autres métiers : déchets, transports et services énergétiques). La rentrée du fonds constitue un «signe encourageant » pour les projets du groupe sur place, compte tenu de sa bonne connaissance des marchés locaux, estime un analyste.ArbitrageEn revanche, les marchés ont interprété cet investissement comme un arbitrage en défaveur de Suez Environnement. Fin mars, le fonds Q-West, filiale de Qatari Diar, avait en effet cédé 2% des 3% qu'il détenait depuis 2008 au capital de Suez Environnement, réalisant au passage une très substantielle plus-value. A Paris, le titre Suez Environnement a cédé 3,4%. Veolia a connu ces dernières semaines une activité importante en terme d'actionnariat. Fin mars, le Groupe Industriel Marcel Dassault a dépassé le seuil des 5% du capital et des droits de vote et obtenu la nomination d'un administrateur. En attendant EDF...Un autre dossier reste par ailleurs en suspens. L'ancien PDG du groupe, Henri Proglio, au moment de son départ pour EDF, avait plaidé pour que l'électricien public, qui détient 4 % de Veolia , porte sa participation à environ 15 % du capital du groupe en échange de la cession de ses 34 % dans leur filiale commune de services énergétiques Dalkia. Qatari Diar, pour sa part, est devenu l'an dernier le premier actionnaire d'un autre fleuron tricolore, le groupe de construction et de concessions Vinci, avec lequel Veolia avait, sans succès, essayé de fusionner en 2006.
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