Informatique : Check Point Software s'attaque aux fuites de données

Quand il a lancé Check Point Software avec deux associés, il y a dix-sept ans, Gil Shwed squattait l'appartement non climatisé de sa grand-mère à Tel-Aviv. À l'époque, il mesurait l'avance de son travail au nombre de magnums de Coca-Cola vides, soigneusement empilés contre le mur. Cette année, il prévoit de dépasser le milliard de dollars de chiffre d'affaires (contre 808 millions en 2009) pour 475 millions de résultat net. Des fuites pas toujours volontairesAu fil du temps, Check Point Software a élargi son offre initiale de fournisseur de pare-feu pour sécuriser l'ensemble du périmètre de l'entreprise. Avec l'arrivée des smartphones et des netbooks, ce périmètre est de plus en plus difficile à définir et à défendre. Il faut non seulement protéger l'entreprise des attaques contre l'extérieur mais aussi des fuites de données, volontaires ou non, malfaisantes ou pas. Tout le monde peut en faire... sans le savoir et le domaine de la " data loss prevention " (DLP) est promis à un bel avenir. Check Point a ainsi découvert qu'un de ses employés envoyait régulièrement par e-mail le design d'une de ses solutions à l'un de ses concurrents. Espionnage industriel ? Pas du tout. Simplement, il ne maîtrisait pas parfaitement l'anglais et demandait à son épouse, employée chez le concurrent, de vérifier la qualité de sa prose...Emporter du travail chez soi sur une clé USB : prudenceDans le même ordre d'idée, l'employé qui emporte avec lui son travail avec une clé USB ou l'expédie sur sa messagerie Ggmail, contourne les politiques de sécurité de son entreprise. Et c'est souvent, sinon toujours, pour la bonne cause, c'est-à-dire pour poursuivre à la maison le travail du bureau. Pour remédier à ce type de situation, Check Point a développé une solution qui détecte ce genre de pratique. Le responsable de la sécurité peut alors éduquer en douceur ses employés ou stopper court à la menace. La société vient de lancer un produit spécifique, Abra, qui permet d'emporter sur une clé USB sécurisée l'accès à l'intranet de son entreprise.Les entreprises n'ont pas réduit les dépenses de sécuritéDans son métier plus traditionnel qu'est la vente de boîtier de sécurité unifié, Check Point n'a pas connu la crise. En 2007, il avait racheté l'activité semblable de son partenaire Nokia. À terme, les deux lignes de produits seront fusionnées en une seule. Une activité au cycle régulier : un boîtier doit se changer tous les quatre ou cinq ans, comme un serveur d'entreprise. Mais surtout, la sécurité est une dépense que les entreprises ne peuvent ni réduire ni reporter. « Dans le monde financier, les entreprises n'ont pas diminué leur investissement, confie Juliette Sultan, directrice marketing de Check Point. Elles les ont même augmentés lors des fusions. »Quand on lui demande si dans ce contexte, passer de 1 à 2 milliards de chiffre d'affaires sera un jeu d'enfants, Gil Shwed répond : « Je préfère me concentrer sur une bonne vision pour l'entreprise. On peut faire des bêtises en se fixant des objectifs purement financiers. »
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