Derek Smith se vante de n'avoir jamais licencié personne. Au ­contraire, au cours des trois dernières années, l'effectif de ­Trésor du Patrimoine, la société de vente par correspondance (VPC) qu'il dirige, est passé de 100 à 350 personnes dont 132 ­créations nettes d'emplois ; 118 personnes ont rejoint l'effectif lorsque leur société a été rachetée. « Il faut être prudent, surtout en VPC, affirme-t-il. Quand je rachète une entreprise, je la consolide avant de la développer puis d'assurer sa croissance. »Le principe s'avère vertueux. Derek Smith a créé Trésor du Patrimoine en 1990, en partenariat avec les éditions Atlas. Son projet : proposer des objets de collection comme les médailles, les montres ou les monnaies au grand public, jusque-là tenu à l'écart de ces marchés. Cinq ans plus tard, il se lance dans l'édition de livres d'histoire sur abonnement. Chaque numéro d'une série de 24 volumes fait entre 80 et 100 pages. En 1999, Trésor du Patrimoine fait sa première acquisition en rachetant l'éditeur de fiches sur l'histoire Liriade à Larousse. Suite à cette acquisition, le catalogue de la société se développe et s'enrichit de titres comme « le Livre de l'année », « la Guerre d'Algérie ou « Napoléon », puis, plus tard, de DVD. Avec Larousse, Trésor du ­Patrimoine publie aussi l'édition de luxe du « Petit Larousse » ou du « Grand Atlas de la Terre ».Rachat de l'Homme ModerneEn 2007, la société prend un nouveau visage en rachetant au tribunal de commerce ­l'Hom­me Moderne. Cette entreprise de VPC vend objets, vêtements et accessoires à une clientèle de seniors, 45 ans et plus. Si elle jouit d'une bonne image de marque et de la fidélité de son personnel, elle perd de l'argent et a besoin d'être redressée. « Nous voulions nous ­développer, ­raconte ­Derek Smith. ­L'Homme ­Moderne nous permettait tout à la fois de ­diversifier ­notre offre vers notre clientèle existante et de mutualiser les coûts. » La reprise du stock et la consolidation des fichiers produisent rapidement des résultats. En 2009, le chiffre d'affaires de l'Homme ­Moderne dépasse les prévisions de 35 %.Fort de ces succès, Derek Smith s'intéresse à la Camif lorsqu'elle dépose son bilan et trouve une petite société de VPC de produits gastronomiques français, Léon Fargues. Il la rachète en mars 2009. Elle cumule 1,7 million d'euros de pertes sur ­quatre ans et compte un effectif de 60 personnes. Portée par les fêtes de fin d'année, la société boucle son exercice 2009 avec un bénéfice de 27.000 euros. « Nous avons atteint ce résultat grâce à la mutualisation de l'accueil téléphonique et de la prise de commande, de la renégociation des contrats, etc. », poursuit Derek Smith.En 2009, le holding qui regroupe les trois sociétés a réalisé un chiffre d'affaires de 125 millions d'euros et expédié 3 millions de colis. Sa base de données, qui consolide les clients des trois entités, ne compte pas moins de 4,5 millions d'adresses. Trésor du ­Patrimoine prévoit de réaliser un chiffre d'affaires supérieur à 150 millions d'euros en 2010 avec une ­marge nette de 9 % à 10 %.

latribune.fr

18 Mai 2010, 23:22

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