La biotech tricolore met le cap sur les États-Unis

« C'est un rendez-vous incontournable. En quatre jours, on a la possibilité de rencontrer tous les intervenants de la biotechnologie au niveau mondial, tout le monde est là ». Rater l'édition 2010 de Bio, le Salon international des biotechnologies, qui a eu lieu récemment à Chicago, aurait été impensable pour le président du directoire de Vivalis Frank Grimaud. Depuis qu'il a créé voilà dix ans cette société dont la spécialité est de remplacer les oeufs dans la production des vaccins, le responsable n'a jamais manqué une de ses éditions.En 2010, Bio a attiré près de 2.000 entreprises, dont 120 françaises. Cela représente un quart de l'industrie hexagonale des biotechnologies, aux profils très variés. De « jeunes pousses » ont fait le déplacement avec l'aide d'Ubifrance, l'agence française pour le développement international des entreprises, ou des sept pôles de compétitivité régionaux représentés au salon. Étaient aussi présentes des sociétés cotées comme Vivalis (8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009), et des géants tel Sanofi-Aventis qui a conclu sur place un partenariat avec le Massachusetts Life Sciences Center. « Cette année, nous avons bouclé quarante rendez-vous », se félicite Frank Grimaud, qui rappelle avoir « décroché des contrats à la suite de précédentes éditions ». Mais le rêve américain peut aussi se transformer en cauchemar, comme vient de l'apprendre à ses dépens le numéro un français des biotechnologies Nicox. Son médicament phare Naproxcinod s'est vu refuser son homologation sur le marché américain (« La Tribune » du 14  mai).rêve américainDirecteur de Korilog, un éditeur de logiciels permettant d'explorer la bande des séquences génétiques, Patrick Durand veut réaliser son rêve américain. Selon Ernst & Young, le marché des biotech a atteint aux États-Unis 79 milliards de dollars en 2009, en tenant compte des seules sociétés cotées. « Nous sommes venus nouer des partenariats avec des éditeurs de logiciels scientifiques et des revendeurs de logiciels disposant d'un réseau commercial aux États-Unis  », explique Patrick Durand. Korilog n'a que trois employés mais compte déjà des clients aux États-Unis, notamment des hôpitaux et des universités publiques.« Que ce soit dans la santé, l'alimentation ou les cosmétiques, la crédibilité de la biotechnologie française est forte et reconnue à l'international », a constaté sur place la secrétaire d'État chargée du commerce extérieur Anne-Marie Idrac. Bio 2010 a constitué l'occasion pour le cluster Cancer Bio Santé de Toulouse de signer un partenariat avec le pôle de biotechnologie de l'État du Maryland, ce qui permettra à leurs entreprises de prospecter leurs marchés respectifs et de développer conjointement de nouvelles molécules. La société WatchFrog (13 salariés), incubée par le cluster Evry Genopole, espère « s'installer aux Etats-Unis d'ici deux ou trois ans », selon son président Gregory Lemkine. Ses produits, « des petites larves d'amphibiens qui s'illuminent lorsque des produits pharmaceutiques ou chimiques agissent sur la santé » ont séduit l'Agence de protection de l'environnement américaine pour le programme fédéral d'évaluation des produits chimiques ToxCast. Éric Chalmet, envoyé spécial à Chicago
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