Pour trouver la sortie de la crise, il faut... la chercher

C'est bien connu : en France, on n'a toujours pas de pétrole... mais, de la morosité, on en a à revendre. Plus que tous les autres Occidentaux, les Français ont bien le moral dans les chaussettes. Selon le sondage BVA-Avanquest publié voici un mois, seuls 22 % d'entre eux se déclarent plutôt confiants en l'avenir quand 69 % affichent leur défiance. Les chefs d'entreprise ne sont pas en reste : selon le baromètre KPMG-CGPME publié en avril, 80 % des dirigeants de PME se déclaraient inquiets pour l'économie française (72 % en janvier 2010). Alors que la plupart des indicateurs montrent que le gros de la crise est derrière nous.En France, il est vrai, quand on ne s'ennuie pas, on aime bien cultiver un climat anxiogène, une raison chassant l'autre suivant les époques. Aux craintes nées de la mondialisation ou de la construction européenne, s'ajoutent aujourd'hui - comme dans tous les autres pays industrialisés - l'endettement record de l'état, la progression du chômage, une réforme des retraites qui risque fort de se résumer à « travailler plus pour gagner moins », etc. Quant aux chefs d'entreprise, à longueur de baromètres et sondages, ils se plaignent toujours de charges, d'impôts et de salaires trop élevés, de ne pas trouver la main-d'oeuvre qualifiée dont ils ont besoin. à croire que les entreprises étrangères qui viennent s'implanter en France sont masochistes : en 2009, l'Hexagone s'est situé au deuxième rang mondial pour l'accueil des investissements directs étrangers (IDE), après les états-Unis. des exemples de réussitePourtant, la France ne manque pas de PME qui font mieux que simplement s'en sortir : elles réussissent et dans des secteurs pas toujours faciles, comme le montre quotidiennement « La Tribune » dans « L'Actualité des PME » : les verres Duralex brillamment relancés en dépit du scepticisme des banquiers, Danube International (machines à laver pour blanchisseries industrielles) qui arrive à produire moins cher qu'en Tchéquie et autres pays à bas coûts ; les billards Chevillotte qui montent en gamme, Arféo (mobilier de bureau) qui mise sur le design et le sur-mesure ou encore le fabricant de couettes Dodo dont la technicité en a fait un leader européen, etc. Toutes ces entreprises ont au moins un point en commun : l'innovation. Elles ont intégré que, par rapport à leurs concurrents, seuls des produits innovants et des services de qualité peuvent leur permettre de desserrer l'étau du prix de revient. Car qu'on le veuille ou pas, les entreprises françaises ne pourront jamais produire avec des salaires aussi bas qu'en Asie, des charges sociales inexistantes et une fiscalité digne d'un paradis fiscal. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille abandonner la maîtrise des coûts ou accepter une pression fiscale accrue.Mais il faut peut-être que les chefs d'entreprise arrêtent de se plaindre, qu'ils se prennent par la main, deviennent véritablement proactifs, qu'ils redoublent d'imagination et d'efforts pour aller chercher et convaincre les clients sans attendre que ces derniers viennent à eux. Et qu'ils regardent toutes les possibilités offertes par les nouvelles technologies ou les aides et financements mis en place par les pouvoirs publics, qu'ils soient locaux, régionaux, nationaux et européens. Un exemple ? Le nouveau dispositif du crédit d'impôt recherche, envié par la plupart des pays européens, est devenu un facteur clé de l'attractivité de l'économie française. En 2009, il a coûté plus de 4 milliards d'euros aux caisses de l'état. Mais « il semble, a indiqué le président de la commission des Finances de l'Assemblée, le socialiste Jérôme Cahuzac, que les banques en ont beaucoup profité pour développer des algorithmes décisionnels » qui servent à élaborer des produits permettant de vendre ou d'acheter sur les marchés financiers quelques millièmes de secondes avant les autres. Et si, à présent, c'était au tour des PME d'en profiter pour financer leur R&D ? Jean-Louis Alcaïde
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