Sortie de crise, mode d'emploi

Trois ans bientôt que la crise la plus grave que le monde ait connue depuis la grande récession de 1929 a éclaté. Même si, en ce printemps 2010, les temps restent incertains et difficiles - la crise grecque de ces derniers jours en témoigne -, les bourgeons de la reprise se font de plus en plus nombreux. Il est vrai que, cette fois-ci, nos dirigeants politiques, ceux des États-nations, ceux des banques centrales et des organisations internationales aussi, instruits des leçons de l'histoire, n'ont pas fait les erreurs du passé. Partout, même si ce ne fut pas toujours au rythme nécessaire, et dans l'harmonie qui aurait dû s'imposer, ils se sont donné les moyens pour empêcher que le krach des subprimes - l'allumette - ne débouche sur une longue et douloureuse dépression - à l'instar de celle des années 1930. L'incendie a été circonscrit, sinon éteint. Des plans de relance, massifs ; des politiques monétaires généreuses, hors normes ; une coordination internationale nouvelle, balbutiante ; une montée, contenue, des protectionnismes. Tout cela a permis au monde d'échapper au pire. Il s'agit maintenant de sortir de la crise. Et là, il ne faut pas s'y tromper : les clés de cette sortie ne sont pas détenues par les seuls hommes politiques. C'est aujourd'hui aux entrepreneurs de prendre le relais - les petits, les moyens et les grands, tous les entrepreneurs. Les États ont redéfini de nouvelles règles du jeu. Ils ont mis à la disposition des entreprises de multiples dispositifs pour les aider à retrouver le chemin de la croissance, à en profiter et à y contribuer. Le secret, il est paradoxalement connu de tous : c'est de l'innovation que viendra, que reviendra la croissance. Et l'innovation, elle est technologique - c'est à elle que l'on pense d'abord. Elle n'est pas que technologique néanmoins. Changer une manière de fabriquer, réorganiser une équipe, ajouter des services à un produit : ce sont là d'autres sources d'innovation souvent négligées en Europe. Bien des études démontrent pourtant que ce sont presque autant ces innovations-là qui alimentent les plus forts gains de productivité. Ces deux ou trois années passées, les esprits animaux de nos entrepreneurs ont été quelque peu anesthésiés, bien malheureusement. Il est temps qu'ils se réveillent, qu'ils aident à l'éclosion de ces bourgeons de la reprise. Les forums de la croissance s'inscrivent dans cette perspective. « La Tribune », avec notamment ce numéro spécial de «?La Tribune du management?», et ses cousins du groupe NextRadioTV (BFM et 01) ont la chance d'y être associés.
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