L'Estonie, un exemple à suivre pour le reste de l'Europe  ?

Avec un taux de chômage de 19,8 % au premier trimestre en Estonie, chiffre publié vendredi, aucun doute n'est permis : l'austérité à laquelle a été soumise l'économie de ce petit pays de la Baltique a fortement pesé sur la demande intérieure, et partant, sur les créations d'emplois. Tandis que l'éclatement d'une bulle immobilière précipitait cet ancien « Tigre » dans la récession (le PIB, en croissance de 7,2 % en 2007, s'est contracté de plus de 14 % en 2009), il n'a jamais été question de plan de relance, comme dans le reste de l'Europe, mais seulement de baisse des salaires et de hausse des taxes.une « dévaluation interne »Pour faire en sorte que l'économie recouvre sa compétitivité, il fallait en effet pratiquer une « dévaluation interne ». Une dévaluation de la monnaie nationale, arrimée à l'euro, aurait, elle, entraîné de nombreux défauts sur des emprunts contractés en euro par les ménages, et surtout, aurait hypothéqué les chances du pays d'entrer dans la zone euro. « Le coût social de l'austérité a été élevé, mais les Estoniens ont été capables de l'accepter, explique Robert Bergqvist, chef économiste à la banque SEB à Stockholm, l'euro représentant pour eux la rupture définitive avec l'ère soviétique. » De plus, ajoute ce spécialiste, si les salaires, dans le public et le privé, ont reculé de 7 % l'an dernier, ils avaient cru de 20 % en 2007... La rigueur a été couronnée de succès : l'Estonie affiche pour 2009 un déficit sur PIB de 1,7 %, tandis que la dette dépasse à peine 7 % de la richesse nationale. Aucun pays de la zone euro peut se vanter d'en faire autant ! La semaine dernière, la Commission européenne a recommandé l'entrée du pays dans la zone euro au 1er janvier 2011. Un modèle à suivre, donc, pour d'autres pays déjà dans la zone euro et qui souffrent de graves déséquilibres dans leurs comptes publics ? « En tout cas, on ne peut pas dire que l'ampleur de la récession estonienne soit uniquement imputable à l'austérit頻, relève Alexandre Vincent, économiste chez BNP-Paribas. Lysiane J. Baudu
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