Les taux britanniques bénéficient toujours de la recherche de qualité

Le vote sans majorité hérité des urnes le 6 mai dernier et les difficultés budgétaires du pays avaient tout pour inquiéter et pousser plus haut les taux d'emprunt exigés par les créanciers du Royaume-Uni. Mais force est de constater que, pour l'instant, l'optimisme et la détermination affichée par le nouveau gouvernement de coalition, formé ce jeudi, ont su convaincre les marchés. évoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations britanniques à 10 ans s'établissait ce vendredi à 3,75 % après avoir bondi à plus de 4 % lundi en pleine tractation politique. Depuis le début de la crise grecque, les obligations britanniques ont aussi bénéficié de leur statut de valeur refuge.Alors que les conservateurs n'avaient pas encore conclu d'alliance avec les libéraux, le Royaume-Uni a pourtant réussi à placer mardi 2,25 milliards de livres d'obligations à échéance 2027, et 1,1 milliard de titres à 12 ans indexés sur l'inflation ce mercredi. Vendredi, le gouvernement a également émis un total de 4 milliards de livres de titres court terme, toutes les adjudications rencontrant une très forte demande des investisseurs. Mais l'avenir reste incertain. le précieux « AAA »Le gouvernement doit émettre 185 milliards de livres de dette cette année pour financer son déficit, et pour l'instant le plan d'économies voulu par les conservateurs se limite à 6 milliards de livres. Le marché peut certes compter sur le taux directeur de la BoE, proche de 0 %, qui rend attractif le taux des titres d'état britanniques. Après avoir acquis 200 milliards de livres de dette, l'institution pourrait en outre relancer ses achats de 50 milliards afin de tempérer la rigueur budgétaire et d'offrir un débouché aux émissions britanniques, selon BNP Paribas. La banque estimait cependant, avant même sa formation, qu'une coalition gouvernementale « garantirait quasiment » une dégradation du précieux « AAA » du pays. Prudente, l'agence de la dette britannique a annoncé vendredi avoir engagé quatre banques pour mener courant mai le placement par syndication, jugé plus sûr, de titres obligataires indexés d'échéance comprise entre 30 et 40 ans. Julien Beauvieux
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