EMI vient d'obtenir un an de sursis supplémentaire. Les investisseurs de Terra Firma, la société de capital investissement qui possède la maison de disques britannique, ont accepté d'injecter une nouvelle fois de l'argent, comme l'a confirmé EMI officiellement vendredi. La somme s'élève cependant à seulement 105 millions de livres sterling (122 millions d'euros). C'était le strict minimum. EMI avait besoin de cette somme d'ici au 14 juin pour éviter que sa banque, Citigroup, ne s'en empare. Mais Guy Hands, le patron de Terra Firma, espérait obtenir bien davantage.Le mois dernier, il avait lancé une grande opération auprès de ses investisseurs, pour obtenir 360 millions de livres (lire « La Tribune » du 21 avril). L'objectif était de donner cinq années de visibilité financière à EMI, pour qu'elle puisse avoir le temps de se restructurer.Si ce plan n'a pas été abandonné, il a maintenant été divisé en deux parties : une première tranche payée dès maintenant ; puis, des négociations pendant l'année à venir pour obtenir 255 millions de livres (297 millions d'euros) de plus. « Nous avons des indications que les actionnaires pourraient être prêts à investir plus dans les douze prochains mois », estime une source proche du dossier.Les négociations risquent cependant d'être difficiles. EMI représente un investissement catastrophique pour les actionnaires de Terra Firma. Depuis leur achat de la maison de disques pour 4,2 milliards de livres (4,9 milliards d'euros) en 2007, leur investissement a quasiment perdu toute sa valeur. EMI a essuyé d'énormes pertes, peinant à faire face au remboursement de l'énorme emprunt de Terra Firma (3,2 milliards de livres), tout en subissant la crise du CD et la concurrence d'Internet.Pour relancer le groupe, Charles Allen, le nouveau patron d'EMI, a présenté en avril un plan de redressement. Mais le poids de la dette est telle que l'amélioration des activités d'EMI risque de ne pas suffire. Et, craignant l'incertitude actuelle, les grands noms de la musique désertent EMI : Queen, Paul McCartney et Radiohead ont déjà claqué la porte...éric Albert, à Londres

latribune.fr

16 Mai 2010, 23:19

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