« Le Grenelle des antennes » est au point mort

Le « Grenelle des ondes » vient de souffler sa première bougie dans la plus grande discrétion. Et pour cause. Un an après sa mise en place ultra-médiatique par trois ministres, sous l'égide du chef du gouvernement, la table ronde « radiofréquence, santé, environnement » est au point mort.Sur la forme, les dizaines de réunions entre pouvoirs publics, opérateurs et associations ont eu un mérite : faire retomber la pression médiatique et l'inquiètude grandissante de l'opinion publique sur les risques sanitaires présumés des ondes électromagnétiques, et plus particulièrement celles émises par les antennes de téléphonie mobile et les portables. Mais sur le fond, malgré un accord sur l'amélioration de la communication envers le public et les élus locaux, et le lancement d'une campagne de publicité de l'Association française des opérateurs mobiles (Afom), les positions n'ont quasiment pas avancées.Pire, les travaux du Comité opérationnel (Comop) sont arrêtés depuis sa dernière réunion du 16 avril et le départ de l'association Robin des toits de la table des discussions. Or, le Comop constitue la pierre angulaire du « Grenelle des ondes ». Sa mission ? Mesurer dans 17 quartiers représentatifs du territoire français, l'exposition du public à tous les types d'ondes (téléphonie mobile, TV, radio, wi-fi...), puis tester en laboratoire, et sur le terrain, les conséquences qu'aurait une diminution de la puissance des antennes notamment sur la qualité du service. Des résultats desquels dépend une possible baisse du seuil recommandé d'exposition aux ondes. Et peut-être la fin de la polémique entre opérateurs mobiles et associations.À l'origine de la suspension des travaux du Comop, une interprétation des règles du jeu. Étienne Cendrier, le porte-parole de Robin des toits, voudrait que son association puisse faire ses propres tests pour vérifier qu'il n'y ait pas de divergences flagrantes avec les mesures officielles. « Ce principe, pour lequel nous avons milité avant la mise en place du Comop, nous semblait acquis. Or, il est aujourd'hui remis en question », regrette Etienne Cendrier.compromis en vue« Nous avons beaucoup travaillé à mettre en place les règles du Comop. Il ne faut pas pas que chacun joue maintenant sa propre partition. Ceci dit, j'entends les exigences de transparence. Le travail du Comop ne doit pas être suspecté d'opacit頻, répond François Brottes, député PS, président du Comop. Celui-ci ne désespère pas convaincre Étienne Cendrier de revenir autour de la table. Des échanges informels pourraient permettre de trouver un compromis dans les prochains jours.Mais, en attendant, les travaux prennent du retard. Initialement, le Comop devait rendre ses conclusions en avril 2010. Elles tomberont au mieux à l'automne prochain. Or, une conclusion est indispensable pour faire taire la bataille judiciaire contre les antennes. Depuis l'ouverture en mai 2009 de la table ronde « radiofréquence, santé, environnement », les tribunaux d'instance ont jugé 55 dossiers, dont un seul défavorable aux opérateurs mobiles, quand les magistrats administratifs interdisaient l'installation de deux antennes sur les 75 demandes d'interdiction traitées. Enfin, pendant ce temps-là, les opérateurs mobiles continuent de déployer leur réseau. L'an dernier, 1.804 nouvelles antennes ont été déployées portant leur nombre total à 50.000 en France.
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